Arrêtons de critiquer Goldman Sachs et regardons les aspects positifs!

Publié le 24/05/2010 à 12:01

Arrêtons de critiquer Goldman Sachs et regardons les aspects positifs!

Publié le 24/05/2010 à 12:01

BLOGUE.

On entend constamment parler du nouveau démon de Wall Street : Goldman Sachs. Ce dernier a offert des produits subprimes à des investisseurs. Et comme vous le savez, ces produits ont causé de lourdes pertes.

Or, ce n'est pas le fait que ces produits se soient effondrés qui constitue le problème. Non, pas du tout. Si Goldman Sachs avait parié sur ces mêmes produits, et qu'il avait fait faillite, personne ne se plaindrait. Dans notre société nord-américaine, on accepte facilement la naïveté, voire la stupidité, mais pas la ruse et l'intelligence.

Goldman Sachs savait peut-être que les subprimes allaient s'effondrer (qui sait, ils sont peut-être des médiums sophistiqués?). Nous en doutons fortement, mais toujours est-il qu'il a su profiter de l'effondrement de l'immobilier. Aux yeux de la population, un tel geste est inacceptable.

Mais attention, il y a plusieurs employés chez Goldman Sachs! Les profits sur la débâcle immobilière sont dûs à deux courtiers, Michael Swenson et Josh Birnbaum, qui ont réussi à convaincre certains de leurs collègues et supérieurs de leur point de vue. De l'autre côté, Goldman Sachs faisait face à une demande incroyable pour des produits risqués. Et bien, sans l'existence des deux courtiers en question, Goldman n'aurait pas été l'objet d'autant de critiques aujourd'hui.

 Voyons maintenant les bienfaits qu'apportent Goldman Sachs à la société. Il s'agit d'une firme de 31 000 employés, qui a généré 56 milliards de dollars en impôts sur les 10 dernières années!

On les accuse d'avoir été rescapés par le gouvernement? Il est vrai que Goldman a bénéficié d'un ''prêt'' (ne pas confondre avec un ''don'') de 10G$ durant la crise.

Ce prêt a été remboursé en totalité, et a rapporté au total 318M$ de dividendes au gouvernement. Et il ne faut pas oublier les options qui ont été émises également. Elles ont rapporté 1,4G$! Il s'agit donc d'un total de 1,7G$ pour la population. Bref, pas si mal pour un sauvetage!

Bien des investisseurs ont été naïfs.  Car à notre avis, investir dans les hypothèques en 2006 et 2007, peu importe les garanties, c'était de la spéculation. Il ne fallait pas être devin pour savoir que la population vivait au-dessus de ses moyens.

Un dernier point : le salaire faramineux de Lloyd Blankfein. Il a gagné 94M$ sur deux ans. Oui, c'est excessif, et c'est aux actionnaires de Goldman Sachs d'agir, et non à la population à s'indigner.

Mais si la population souhaite apporter des changements, elle devrait inciter le gouvernement à suivre les recommandations de Warren Buffett qui propose de hausser les impôts des mieux nantis. Et nous croyons qu'il existe même mieux : refuser toute déduction d'impôts pour la firme sur les frais de salaire (incluant salaire de base, bonus et options) lorsqu'ils dépassent un certain seuil. Ainsi, les actionnaires et les analystes critiqueraient plus facilement le fait qu'il n'est pas avantageux pour l'entreprise de verser des rémunérations excessives.

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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