Une Chine plus ouverte signifie plus de collaboration avec le Québec

Publié le 30/11/2020 à 18:15

Une Chine plus ouverte signifie plus de collaboration avec le Québec

Publié le 30/11/2020 à 18:15

Chen Xueming, consul général de Chine à Montréal (Photo: courtoisie)

Un texte de Chen Xueming, consul général de Chine à Montréal.


Le 20 novembre 2020, lors de la 27e Réunion des dirigeants des économies de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC), le président chinois Xi Jinping a déclaré que « la Chine allait adopter une attitude positive à l’idée d’adhérer à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) ». Plusieurs se questionnent à savoir quelles sont les intentions stratégiques de la Chine. 

En fait, en plus de l’APEC, récemment à l’occasion du 12e sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Amérique du Sud), de la 20e réunion du Conseil des chefs d’État de l’Organisation de Coopération de Shanghai et du Sommet du G20, le président Xi a mentionné que son pays poursuivra la stratégie d’ouverture entre le monde et la Chine. Cette dernière invitera les différentes parties à saisir les nouvelles opportunités offertes par le développement de haute qualité de l’économie chinoise. 

Aux yeux de certains analystes, plongés dans une mentalité de guerre froide, la stratégie est synonyme d’intrigue et vise à maximiser ses propres profits dans un jeu à somme nulle, où il y a forcément un perdant quand il y a un gagnant. Malheureusement, cette mentalité sévit dans le monde, tout comme la COVID-19. Néanmoins, après 40 ans de réforme et d’ouverture, la Chine est sensibilisée à ce que l’ouverture apporte le progrès, tandis que l’isolement entraîne le retard. La Chine ne va bien que lorsque le monde va bien, et le monde se porte mieux quand la Chine se porte bien.

 

Plus de coopération 

Une Chine plus ouverte, qu’est-ce que ça signifie pour le Québec et Montréal? La réponse est l’opportunité et la coopération. Cette réponse vient, entre autres, du phénomène que le sport d’hiver est très à la mode aujourd’hui chez les jeunes citadins chinois. Cette industrie est estimée à plus de 160 milliards de dollars en 2022. Cette réponse vient aussi de l’aspiration de 400 millions de Chinois de classe moyenne à un mode de vie bas en carbone, à l’exploration de la culture moderne et à l’éducation de haute qualité. Cette réponse vient également d’un consensus largement partagé par les Chinois sur la lutte contre le changement climatique, la protection de la sécurité des données et les mesures antiprotectionnistes. 

La Chine accueille les produits et les services québécois et canadiens de haute qualité. On peut voir en Chine des gens se promener dans la rue en plein hiver portant les manteaux Canada Goose, ou bavarder avec leurs amis en buvant leur café Tim Hortons. Il y a quelques jours, une dizaine d’entreprises québécoises ont participé à la 3e Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE). Elles font preuve d’une vision perspicace. 

La Chine est également prête à approfondir sa coopération avec le Québec dans les domaines de l’économie verte, de la culture, de la médecine, de l’éducation, de la science, de la technologie et du tourisme pour une nouvelle dynamique de développement dans l’après-COVID-19. Par ailleurs, nous souhaitons voir plus de touristes et d’étudiants chinois au Québec quand l’épidémie sera chose du passé. 

En même temps, des opportunités de coopération sont plus nombreuses en matière de réglementation. Tout d’abord, la Chine souhaite préserver le système commercial multilatéral fondé sur des règles qui soient transparentes, non discriminatoires, ouvertes et inclusives, et travaille à faire évoluer la mondialisation économique dans un sens plus ouvert, plus inclusif, plus équilibré et bénéfique pour tous. Nos deux parties partagent des opinions similaires dans ce domaine. 

Ensuite, la Chine souhaite promouvoir un développement sain de l’économie numérique qui se veut respectueuse de la personne, et bien traiter les préoccupations concernant la sécurité des données, le fossé numérique, la protection de la vie privée et les enjeux éthiques. À cet égard, Montréal a un grand avantage. 

Enfin, la Chine organisera l’année prochaine la COP 15 à la Convention sur la diversité biologique, soutient l’organisation en 2021 par les Nations Unies du Sommet sur les systèmes alimentaires, et a proposé de tenir la deuxième Réunion des dirigeantes et dirigeants internationaux sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Sur ces sujets, je suis sûr que le Québec et Montréal ne seront pas absents. 

En toute franchise, les relations sino-canadiennes connaissent des difficultés en ce moment. Il sera possible de voir certains analystes prendre des actes nuisant à la coopération bilatérale normale. Cependant, même si le fleuve Saint-Laurent connaît des périodes de gel, ses eaux se jettent constamment dans la mer. Je souhaite bien que les hommes et femmes clairvoyants du Québec et de Montréal puissent regarder au loin pour voir la mer de coopération bilatérale, et conjuguer les efforts pour produire de meilleurs résultats.

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