Les prochains 10 000 ou pourquoi nos start-ups ont besoin de plus d’ingénieurs

Publié le 24/04/2014 à 09:58

Les prochains 10 000 ou pourquoi nos start-ups ont besoin de plus d’ingénieurs

Publié le 24/04/2014 à 09:58

Ébauche d’un plan d’attaque

La communauté des start-ups québécoise est bien au fait de la situation et différents acteurs qui la composent collaborent présentement pour y remédier.

Mais il y a lieu de se doter d’un véritable plan d’attaque concerté, mobilisant les milieux politiques, commerciaux et institutionnels. Si ce texte semble vouloir prendre la forme d’un manifeste, c’est bien volontaire. Mon objectif est de nous inviter à une réflexion collective sur un sujet d’une importance primordiale pour l’avenir économique du Québec.

Voici quelques pistes pour partir le bal : 

1. Collaborer avec les universités

À moins d’avoir développé leurs compétences par eux-mêmes entre deux cours, les jeunes ingénieurs nouvellement diplômés ont souvent besoin d'une mise à niveau ou de mentorat avant de pouvoir faire des contributions majeures dans des entreprises en démarrage. Nous devons redoubler d’effort pour former des travailleurs qualifiés pouvant rapidement créer de la valeur pour les entreprises qui les embaucheront.

Par exemple : offrir plus de cours de niveau universitaire sur les langues modernes de programmation tels Python, Ruby ou Javascript pour le Web et Objective C et Java pour le développement d’applications mobiles; continuer à investir dans la qualité du corps professoral en attirant les meilleurs professeurs au monde; soutenir les programmes de formation menant à des diplômes techniques; appuyer les initiatives étudiantes comme le McHacks (le plus grand hackaton universitaire dans l'histoire du Canada récemment organisé par un groupe d'étudiants très dynamique de McGill); collaborer plus étroitement avec les bureaux de placement pour trouver des stages aux étudiants dans des entreprises en démarrage; et, plus que tout, encourager les jeunes du secondaire à entreprendre des études universitaires en génie et en sciences. 

2. Orienter le talent vers les entreprises en croissance

Au Québec, une grande proportion du talent technique est à l'emploi de grandes entreprises ou de multinationales, attiré par le prestige du nom et la stabilité qu’elles peuvent représenter. Les entreprises en démarrage offrent cependant des milieux de travail dynamiques et de plus en plus concurrentiels, qui gagnent à être mis de l’avant.

Le contexte entrepreneurial offre une vitesse d’apprentissage décuplée et un fort potentiel de développement de carrière. En termes de compensation, beaucoup de PME ont maintenant les moyens d'offrir des salaires de l'ordre de 50-100K ou plus aux jeunes développeurs de talent, notamment en s'appuyant sur des crédits d'impôt de recherche et développement ou pour le commerce électronique.

Les start-ups se doivent d’élever la voix et de s’afficher comme des employeurs attrayants. Certains événements nouvellement mis sur pied, tels MTL Startup Talent ou les Portes Ouvertes Startup Montréal, aident le talent à découvrir et à connecter avec de jeunes entreprises en croissance. Mais ce n’est pas suffisant. Les start-ups sont encore trop souvent sous-représentées dans les foires d'emplois sur les campus. Le Founder Project ainsi que le McGill Startup Career Fair, organisé par le McGill Entrepreneurs Society, sont d’excellentes initiatives qui pourraient servir de modèles à de nouveaux projets et programmes structurants. Les firmes de capital de risque doivent aussi jouer un rôle plus grand pour aider à attirer le meilleur talent pour les entreprises dans leur portfolio d’investissement.