COVID-19: vers une baisse des salaires?

Publié le 03/09/2020 à 11:11

COVID-19: vers une baisse des salaires?

Publié le 03/09/2020 à 11:11

Une triste perspective... (Photo: Adrian Swancar pour Unsplash)

CHRONIQUE. En France, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) vient de lancer un cri d’alarme: après deux années de hausse et une autre de stabilisation en 2019, le salaire médian des managers du secteur privé - 50.000 euros en 2019, soit 77.500 dollars - risque fort de diminuer en 2020. Tout comme celui des autres employés, indiquent-ils au passage. Explication.

C’est que la récession économique actuelle, consécutive à la pandémie de COVID-19, a d’ores et déjà eu un impact considérable sur l’emploi. Et par ricochet, cet impact aura «certainement» des conséquences sur la rémunération des gens, en particulier celle des managers.

Ainsi, c’est la partie variable de la rémunération qui devrait être touchée. Car celle-ci est directement liée aux résultats et à la performance de l’entreprise, lesquelles sont, de toute évidence, en berne pour presque tout le monde. «Ce phénomène devrait surtout concerner les cadres commerciaux et ceux des grandes entreprises», soulignent les experts de l’Apec. Sans parler du fait que l'intéressement et la participation devraient être, eux aussi, «plus faibles» notamment au sein des grandes entreprises.

Ce n’est pas tout. On peut raisonnablement s’attendre à ce que les managers ne soient pas les seuls touchés par la récession. D’une part, la crise devrait également «ralentir l’évolution des salaires» de l’ensemble des employés. D’autre part, elle devrait «freiner la mobilité» au sein des entreprises, si bien que peu d’employés - en tout cas, moins qu’auparavant - pourraient décrocher une promotion, et par suite, voir croître leur rémunération.

Enfin, la situation salariale individuelle et collective devrait se détériorer en raison aussi du fait qu’en cas de licenciement le retour à l’emploi se traduit souvent par «une diminution de la rémunération» de la personne concernée, ajoute l’Apec. Un exemple frappant est celui des managers de plus de 50 ans qui ont changé d’entreprise l’an dernier : 46% n’ont pas alors décroché de hausse de rémunération, d’après les données de l’Association.

Maintenant, la question saute aux yeux: qu’en sera-t-il chez nous, au Québec? La tendance sera-t-elle la même en 2020? Les managers, tout comme les autres employés, vont-ils voir leur rémunération se gripper à cause la COVID-19? L’analyse de l’Apec ne le dit pas, bien sûr, mais bon, on peut se demander pourquoi nous ne serions pas touchés par les mêmes phénomènes, vu que, nous aussi, nous sommes actuellement en récession économique. À suivre, donc...

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Un rendez-vous hebdomadaire dans Les affaires et Lesaffaires.com, dans lequel Olivier Schmouker éclaire l'actualité économique à la lumière des grands penseurs d'hier et d'aujourd'hui, quitte à renverser quelques idées reçues.

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