Un des secrets du PDG de 1-800-Got-Junk: s'entourer de gens heureux

Publié le 12/03/2019 à 14:20

Un des secrets du PDG de 1-800-Got-Junk: s'entourer de gens heureux

Publié le 12/03/2019 à 14:20

Le PDG de 1-800-Got-Junk, Brian Scudamore.

Le PDG de 1-800-Got-Junk, Brian Scudamore. (Photo: courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. Karl Moore, professeur à l’Université McGill, parle de croissance et de TDAH avec Brian Scudamore, fondateur et PDG de 1-800-GOT-JUNK.

Brian Scudamore, 48 ans, est le fondateur et le PDG de O2E Brands, société mère de 1-800-GOT-JUNK?, Wow 1 Day Painting, You Move Me et Shack Shine. À l’âge de 18 ans, il a lancé sa première entreprise, 1-800-GOT-JUNK?, qui est devenue le plus important service de collecte de rebuts du monde et qui compte au-delà de 160 partenaires franchisés au Canada, aux États-Unis et en Australie. Brian vit à Vancouver avec sa conjointe et leurs trois enfants.

 

Karl Moore: La fibre entrepreneuriale, l’avez-vous depuis l’enfance ou développé plus tard?

Brian Scudamore: Un peu des deux, je dirais. J’ai l’impression d’avoir toujours baigné dans cet univers. Je suis né à San Francisco, au sein d’une famille composée d’immigrants juifs russes, et j’y ai habité jusqu’à l’âge de sept ou huit ans. J’ai travaillé dans le magasin de surplus militaire de mes grands parents. J’adorais les regarder s’occuper des clients et gérer les stocks. J’ai toujours vu les affaires un peu comme un jeu. Je ne suis pas motivé par l’argent, mais plutôt par le développement personnel. Certains aiment cuisiner, d’autres aiment peindre. Moi, j’aime créer en faisant des affaires.

 

KM: L’idée de créer 1-800-GOT-JUNK vous est venue subitement, n’est-ce pas?

BS: C’est exact. C’est arrivé par hasard alors que je faisais la queue au service à l’auto d’un McDonald’s. À cette époque, je me demandais comment j’allais payer mes études, et en voyant le camion qui se trouvait devant moi, je me suis dit que je pourrais collecter des rebuts pour gagner ma vie. J’ai donc dépensé 700$ pour acheter une vieille camionnette, et l’aventure a démarré.

 

KM: Que faites-vous avec les objets après les avoir collectés?

BS: [Environ] 60 % de ce que nous récupérons est réutilisé, donné ou recyclé. Dans certains marchés, notamment au Québec, ce pourcentage est encore plus élevé. Je sais que Rob De Pellegrin, qui dirige la franchise au Québec, obtient un taux de recyclage et de valorisation des rebuts qui frôle les 100%. Il a trouvé des façons originales de les donner et de les réutiliser. Les rebuts d’une personne peuvent faire le bonheur d’une autre.

 

KM: Que recherchez-vous chez vos partenaires franchisés?

BS: Nous recrutons des gens qui veulent entrer dans le monde de l’entrepreneuriat, avec notre aide. Nous les appelons partenaires franchisés, parce que nous devons tous travailler ensemble pour que ça fonctionne. Nous cherchons des personnes joyeuses, travailleuses, dynamiques et ambitieuses, des personnes qui croient en leur potentiel et qui sont prêtes à faire tous les efforts nécessaires. Nous ne sommes pas à la recherche d’investisseurs, mais de personnes qui veulent réussir.

 

KM: Avez-vous généralement affaire à des jeunes?

BS: Si une personne a de l’ambition, qu’elle est vaillante, énergique et sympathique, son âge n’a aucune importance. Nous avons accueilli de nouveaux partenaires franchisés qui avaient dans la soixantaine. Le plus important, c’est que le partenaire ait de l’ambition et qu’il veuille construire quelque chose en équipe. Je ne suis pas motivé par les gros sous. Ce que je veux, c’est accomplir des choses extraordinaires avec des gens extraordinaires. Nous avons bâti un groupe de personnes fantastiques convaincues qu’elles réussiront mieux si elles unissent leurs forces.

 

KM: Les millénariaux composent plus de la moitié de vos effectifs. À votre avis, qu’est-ce qui les distingue des autres générations?

BS: Sont-ils vraiment différents? Bien entendu, ils utilisent davantage la technologie que les autres générations. Mais je crois qu’on leur fait parfois mauvaise presse en disant qu’ils sont paresseux et qu’ils ne veulent pas faire de longues heures de travail. Peut-être tiennent-ils à donner un sens à leur vie? Pour être honnête, je ne les trouve pas si différents des autres. Ils sont dynamiques et pleins d’entrain.

 

KM: Quelles qualités les personnes qui travaillent pour vous doivent-elles posséder?

BS: Nous embauchons une personne pour son attitude, puis nous développons ses compétences. Cette personne doit partager notre culture et notre passion, et elle doit vouloir bâtir quelque chose avec nous. Nous travaillons dans une aire ouverte. Il n’y a aucun bureau fermé, pas même pour moi ou mon président. Aucun mur : nous voulons avoir du plaisir tous ensemble. Les gens qui nous rendent visite disent que l’atmosphère est électrisante. Dans nos bureaux, il règne effectivement une énergie et une ambiance difficiles à décrire que nous cultivons en choisissant avec le plus grand soin les personnes qui intègrent la famille O2E Brands.

 

KM: Dans la Silicon Valley, les fondateurs parlent souvent de «pivots», mais il semble que vous n’en ayez pas fait beaucoup.

BS: Je n’ai jamais changé de stratégie principale. Je ne me suis pas éloigné des services à domicile ni du franchisage. J’ai toutefois modifié mes compétences de leader, et j’ai beaucoup appris sur moi. J’aime ce que je fais et les personnes avec lesquelles je travaille. Chaque jour, je me sens privilégié de pouvoir faire croître une entreprise et de contribuer à la croissance des personnes qui m’entourent.

 

KM: Votre type de leadership a-t-il évolué au cours des 10 ou 15 dernières années?

BS: Je crois que mes qualités de leader s’améliorent tous les jours. C’est important pour moi de savoir qu’il y a toujours de nouvelles choses à apprendre.

 

KM: Vous avez dit souffrir de TDAH. Comment arrivez-vous à vous concentrer sur vos tâches de PDG?

BS: Je n’ai jamais pris de médicaments, mais j’essaie d’éliminer les distractions. Il y a quelqu’un qui trie mes courriels et qui me transmet les plus importants. Ma vie est plus facile lorsque j’arrive à éliminer le surplus. Le TDA ne m’empêche pas de me concentrer, mais j’ai du mal à travailler lorsqu’il y a trop de sources de distraction. Je dois déterminer quelle est la chose la plus importante, puis m’y concentrer à fond.

 

KM: Êtes-vous introverti ou extraverti?

BS: Les deux. Je tire mon énergie des gens. Quand je suis au bureau, j’adore travailler parmi les autres, mais je dois parfois m’éloigner et entrer dans ma bulle. Le lundi, c’est ma journée de réflexion et je ne vais pas au bureau. Je fais habituellement le tour des cafés, je fais le plein de caféine et je me concentre sur la stratégie ou je me mets à jour dans mon travail. J’aime beaucoup avoir de la compagnie, mais ça peut aussi devenir fatigant. Je suis donc à la fois introverti et extraverti, et le fait d’en être conscient m’a été très utile.

 

KM: Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

BS: J’ai eu pour mentor Greg Brophy, fondateur de Shred-it, une entreprise de déchiquetage de plusieurs milliards de dollars. Greg, qui n’est malheureusement plus parmi nous, m’a dit un jour: «Ne fais jamais, jamais de compromis sur la qualité des personnes que tu fais entrer dans ton organisation». C’est un conseil que j’ai toujours suivi à la lettre.

 

Lien vers le podcast (en anglais seulement)

Le présent article est une transcription condensée et modifiée d’une entrevue réalisée dans le cadre de l’émission The CEO Series, présentée sur les ondes de CJAD 800 et produite par Aya Schechner. L’article a été traduit vers le français par Elaine Doiron, traductrice. L’entrevue intégrale est disponible en baladodiffusion sur la page iTunes de l’émission The CEO Series.

À propos de ce blogue

Chaque semaine, Karl Moore, professeur agrégé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, s’entretient avec des dirigeants d’entreprise de calibre mondiale au sujet de leur parcours, les dernières tendances dans le monde des affaires et l’équilibre travail-famille, notamment.

Karl Moore
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