Sid Lee: comment diriger un groupe d'experts

Publié le 19/03/2019 à 14:28

Sid Lee: comment diriger un groupe d'experts

Publié le 19/03/2019 à 14:28

Vito Piazza, fondateur de Sid Lee Toronto

Vito Piazza, fondateur de Sid Lee Toronto (Photo: courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. Le talent de Vito Piazza pour la communication narrative l’a propulsé vers la fondation de l’agence de création Sid Lee Toronto.

Selon Vito Piazza, la communication narrative joue un rôle essentiel dans l’approche personnalisée de Sid Lee. Pour lui, la stratégie et la communication narrative sont parfaitement interreliées. « La stratégie est une forme de communication parce que vous avez un public, explique-t-il. Que vous vous adressiez à votre équipe de création ou à votre client, vous devez comprendre son point A et tenter de le mener au point B. Si vous avez défini le bon point B, mais que vous n’arrivez pas à convaincre votre public cible, c’est que vous n’êtes pas un très bon stratège. Personne ne se rendra au point d’arrivée voulu. »

Vu le vaste éventail de services que propose l’agence, dont le mandat est notamment d’avoir recours à la publicité, aux solutions numériques et à l’architecture expérimentale pour trouver des solutions novatrices et stratégiques à des problèmes sociaux et commerciaux, Vito Piazza ne manque pas de travail en tant que président du groupe Sid Lee à l’international. À ce poste, auquel il donne le titre de « président des présidents », il a une vue d’ensemble sur toutes les unités de l’entreprise. Il peut ainsi renseigner avec précision le PDG, qui est chargé de définir la vision et la culture de l’entreprise. Vito Piazza jongle avec une grande quantité d’information qu’il doit utiliser stratégiquement. Il doit repérer les idées créatives prometteuses, choisir la bonne stratégie et trouver la bonne façon de communiquer tout ça.

L’entreprise repose sur un modèle à quatre piliers : stratégie, créativité, gestion de compte et production. Vito Piazza explique que ces piliers doivent travailler en symbiose. Pour créer une stratégie, il faut comprendre le domaine, le client et le contexte culturel, puis synthétiser le tout afin de cerner parfaitement le problème. Le créatif interprète le problème et les gestionnaires de compte guident les clients pendant tout le processus, alors que les responsables de la production concrétisent le tout.

Les membres des équipes sont embauchés pour leur solide expertise dans l’un des piliers, mais aussi pour leur capacité à apporter leur collaboration dans tous les domaines. Autrement dit, « tout le monde assume la responsabilité de tout ce qui se fait. Par exemple, comme le créatif veut que le produit soit parfait, il doit accorder autant d’importance à l’accompagnement du client qu’à la suggestion de l’idée ».

Sid Lee cherche aussi à former des équipes composées de personnes ayant des méthodes de travail différentes, que ce soit en raison de leur culture, de leur expérience, ou encore de leur caractère introverti ou extraverti.

« Je crois qu’en misant sur une variété de styles, on obtient un meilleur produit final », affirme Vito Piazza.

Vito Piazza qualifie Sid Lee d’entreprise axée sur les gens, où le recrutement et la rétention des talents sont des activités essentielles. « Pour être les meilleurs, nous devons pouvoir compter sur les meilleurs. Et pour que ces personnes donnent le meilleur d’elles-mêmes, nous devons leur proposer une culture d’entreprise fantastique. Il faut attirer des personnes ambitieuses qui ont une perception du monde intéressante, qui apportent quelque chose de nouveau et qui partagent nos valeurs. » Ce n’est pas facile, mais c’est ce qu’il faut s’efforcer de faire.

C’est grâce à cette culture d’entreprise que l’agence reste à l’avant-garde dans un monde qui change rapidement. « Nous sommes très fiers de livrer des produits pertinents sur le plan culturel. Une machine ne peut pas faire ça; seuls des humains informés et à l’affût des tendances peuvent apporter cette expertise ».

Très tôt, Vito Piazza a considéré qu’on pouvait mesurer le succès au niveau d’expertise.

« Pendant mon stage au bureau de Montréal, je mesurais mon efficacité en tenant compte du nombre de personnes qui me demandaient de l’aide. C’est comme ça que j’évaluais si je faisais du bon travail ou pas. Cette méthode a influencé ma façon de diriger une équipe. »

Ce n’est pas facile de diriger un groupe d’experts, mais Vito Piazza affirme que cela est néanmoins très gratifiant.

« Le moment que je préfère, c’est quand nous avons du succès en équipe. Le sentiment que procure une victoire partagée est contagieux. J’adore ça. »

Lien vers le podcast (en anglais seulement)

Le présent article est une transcription condensée et modifiée d’une entrevue réalisée dans le cadre de l’émission The CEO Series, présentée sur les ondes de CJAD 800 et produite par Aya Schechner. L’article a été traduit vers le français par Elaine Doiron, traductrice. L’entrevue intégrale est disponible en baladodiffusion sur la page iTunes de l’émission The CEO Series.

À propos de ce blogue

Chaque semaine, Karl Moore, professeur agrégé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, s’entretient avec des dirigeants d’entreprise de calibre mondiale au sujet de leur parcours, les dernières tendances dans le monde des affaires et l’équilibre travail-famille, notamment.

Karl Moore
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