La métamorphose de Gaz Métro signée Sophie Brochu

Publié le 25/09/2018 à 11:28

La métamorphose de Gaz Métro signée Sophie Brochu

Publié le 25/09/2018 à 11:28

Sophie Brochu. (Photo: Benjamin Nantel)

BLOGUE INVITÉ. Énergir, la nouvelle identité de marque de l’entreprise, ajoute à sa gamme d’énergies renouvelables et adopte une gestion axée sur les clients et les employés.

Sous la gouverne de sa présidente et chef de la direction, Sophie Brochu, Énergir (anciennement Gaz Métro) a diversifié ses sources d’énergie au cours des dix dernières années, misant aujourd’hui davantage sur les énergies renouvelables que sur les sources d’énergie traditionnelles. Madame Brochu s’est jointe à l’entreprise en 1997, ayant occupé divers postes avant d’être nommée présidente et chef de la direction, en 2007. La réussite de cette récente orientation vers des sources d’énergies renouvelables et l’adoption d’une nouvelle identité de marque sont à la base de cette transformation considérable.

Après avoir entrepris des études en art dramatique, Sophie Brochu a finalement trouvé sa voie dans les domaines de l’économie et de l’énergie. Bien qu’ayant nourri diverses passions au fil du temps, elle a toujours été animée par le profond désir d’être une leader, une compétence qu’elle a acquise tôt dans la vie. Au conservatoire, elle parvenait à convaincre ses camarades de participer aux pièces de théâtre, et elle veillait à ce qu’il y ait un rôle pour chacun. Sa fougue naturelle lui a notamment permis de devenir présidente de son association étudiante.

Au mois de novembre dernier, Gaz Métro devenait Énergir, un nom qui reflétait mieux la gamme d’énergies actuelles de l’entreprise dans la foulée de ses acquisitions en production d’énergie solaire et éolienne. Cette diversification était assortie d’une attention accrue à la qualité du service à la clientèle et d’un engagement en faveur de la production d’énergies durables. «Énergir» est la contraction des mots «énergie» et «agir», et symbolise l’un des plus grands défis qui se posent aujourd’hui à notre société: utiliser l’énergie de façon à avoir une incidence positive tout en évitant de contribuer aux changements climatiques. Cette mission s’accompagne d’une grande longévité fonctionnelle – les investissements de l’entreprise étant amortis sur une période de quarante ans. «Nous souhaitons ainsi nous assurer que notre engagement soit pertinent, apprécié et soutenu à long terme», mentionne la dirigeante.

Contrairement à de nombreux modèles d’affaires dans ce secteur, Sophie Brochu dirige Énergir comme un service de proximité – les gens à la tête de l’entreprise doivent être physiquement et mentalement proches de la population. C’est pourquoi les activités de gestion hors des frontières du Québec sont menées par des équipes locales. Énergir pourrait dégager des profits par la gestion de son entreprise de distribution au Vermont et de sa filiale de gaz naturel à partir de Montréal, mais Mme Brochu croit que cette situation ne serait pas viable.

S’il est vrai que les dirigeants se sont rapprochés de leurs clients, le modèle de gestion localisée requiert une grande coordination du leadership entre les unités. «Ce type de gestion peut être très ardu, dit-elle, l’une des tâches les plus importantes d’un dirigeant étant d’affecter la bonne personne au bon endroit; un exploit chronophage et coûteux. Et si vous n’y arrivez pas, cette tâche accaparera 80% de votre temps et ne produira que 20% du rendement escompté.»

La détermination de Sophie Brochu à attribuer à chaque employé le rôle idéal pour réussir n’est pas étrangère à son passage à l’école d’art dramatique. La recherche d’une compatibilité employé-organisation fait partie des enjeux les plus difficiles auxquels elle a été confrontée à ce jour; chaque personne doit jouer son rôle avec passion et atteindre son plein potentiel. Sa transition du domaine de l’art dramatique à celui de l’énergie ne doit pas être interprétée comme un pas de côté, mais bien comme un moyen de cristalliser sa passion du leadership.

Outre son engagement dans la production d’énergies renouvelables, Énergir favorise l’adoption de mesures de réduction de la consommation énergétique, tout particulièrement au sein des ménages. «Je suis optimiste, dit-elle, mais je doute que l’on comprenne toute l’ampleur de la tâche qui nous attend.»

Néanmoins, Sophie Brochu, fonde ses espoirs dans la nouvelle génération, qui partagerait davantage sa résolution à façonner le changement. La capacité des jeunes d’accomplir en même temps des tâches multiples peut générer une foule de possibilités. «Ces jeunes me donnent de l’espoir et de l’énergie, et, par-dessus tout, ils ont l’intelligence de rejeter le narcissisme au profit du dévouement à autrui.»

Lien vers le podcast (en anglais seulement)

Le présent article est une transcription condensée et modifiée d’une entrevue animée par Karl Moore, professeur agrégé à l’Université McGill, dans le cadre de l’émission The CEO Series, présentée sur les ondes de CJAD. L’article a été rédigé en collaboration avec Geneviève Côté et Pauline Sels, étudiantes au baccalauréat en commerce à l’Université McGill. L’entrevue intégrale est disponible en baladodiffusion sur la page iTunes de l’émission The CEO Series, à l’adresse https://itunes.apple.com/ca/podcast/the-ceo-series/id1356596659?mt=2.

 

À propos de ce blogue

Chaque semaine, Karl Moore, professeur agrégé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, s’entretient avec des dirigeants d’entreprise de calibre mondiale au sujet de leur parcours, les dernières tendances dans le monde des affaires et l’équilibre travail-famille, notamment.

Karl Moore
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