Croix-Rouge canadienne: mobiliser des gens pour en aider d'autres

Publié le 17/09/2018 à 12:07

Croix-Rouge canadienne: mobiliser des gens pour en aider d'autres

Publié le 17/09/2018 à 12:07

(Photo: Getty)

BLOGUE INVITÉ. Conrad Sauvé, secrétaire général et président et chef de la direction de la Croix-Rouge canadienne, est fils de militaire. Tout au long de son enfance, le travail de son père l’a mené dans des bases militaires un peu partout sur la planète, notamment en Allemagne et en Afrique. C’est ce mode de vie nomade qui l’a poussé à vouloir aujourd’hui s’engager auprès de sa communauté.

«En grandissant, tout le monde me demandait d’où je venais et puisque j’avais beaucoup déménagé et que j’avais fréquenté plusieurs écoles différentes, je n’étais pas capable de répondre à cette question, affirme Sauvé. Plus jeune, j’ai investi beaucoup d’efforts dans le travail communautaire à Montréal. Je voulais appartenir à un endroit et contribuer à ma communauté.» 

Motivé par ce sens du devoir, M. Sauvé est devenu le chef de la direction de la division du Québec de la Croix-Rouge en 1999. Au cours des 20 dernières années, il a participé à plusieurs comités, associations et conseils de direction liés à la santé et aux services sociaux.

À titre de responsable de la Croix-Rouge, Conrad Sauvé se fait un devoir d’incarner la vision de l’organisme et veille à sa direction et à son soutien.

«Il s’agit de mobiliser les gens pour aider d’autres gens. Nous gérons le changement et nous nous adaptons constamment. Pour atteindre les objectifs et obtenir du soutien, il est important de toujours voir le verre à moitié plein», dit M. Sauvé.

Afin de motiver ses employés et ses bénévoles, M. Sauvé tente de leur transmettre l’idée que leur travail et leur soutien ont un réel impact dans la vie des autres. C’est justement cette capacité de mobiliser les gens pour les pousser à agir qu’il l’a convaincu de à faire ce travail.

«Je dis toujours que le meilleur des gens ressort dans les pires situations, raconte-t-il. Nous voyons souvent des communautés se rassembler pour affronter l’adversité et les catastrophes.» 

Grâce à sa longue carrière au sein de la Croix-Rouge, Conrad Sauvé a été témoin de nombreux changements.

«Le rôle de la Croix-Rouge dans les interventions d’urgence, autant à l’échelle nationale qu’internationale, a pris de plus en plus d’importance. Nous sommes témoins d’une quantité grandissante de catastrophes dans le monde et la (Croix-Rouge canadienne) y a jouée un rôle prépondérant. Notre spécialisation en gestion de catastrophes aide également les Canadiens, comme ce fut le cas lors lors des incendies et des inondations de Fort McMurray», illustre-t-il.

Malheureusement, le nombre croissant de catastrophes naturelles dans le monde a entraîné des défis majeurs pour l’organisme.

«L’été dernier, nous étions débordés, se souvient-il, et nous n’avions pas les capacités nécessaires pour réagir à tous les événements qui se sont produits. Je crois que c’est le principal défi: comment pouvons-nous mieux nous préparer et mieux nous organiser pour cette nouvelle réalité où se produisent davantage d’événements perturbateurs ? Cette situation ne concerne pas uniquement le Canada, il faut aussi y réfléchir de manière collective. Nous observons assurément les conséquences d’événements plus fréquents et plus puissants.» 

Heureusement, la Croix-Rouge peut maintenant tirer profit de la technologie pour offrir une aide plus rapide. Par exemple, durant les incendies de Fort McMurray, le groupe a enregistré les victimes à l’aide de centres d’appels ou en ligne. De plus, la Banque Royale, la banque de l’organisme, a facilité le transfert d’un fonds d’aide de 50 millions de dollars. 

«Nous avons réussi à amasser de l’argent et à le transférer en moins d’une semaine, illustre M. Sauvé. C’est ce dont les gens avaient le plus besoin et en effectuant des transferts électroniques, nous avons été en mesure de les rejoindre n’importe où.»

Les dons représentent une partie importante du soutien reçu par la Croix-Rouge. En retour, l’organisation doit rendre des comptes aux donateurs. La confiance du public est essentielle à la survie d’une ONG. En plus de leur argent, les gens donnent aussi de leur temps, un engagement motivé par un idéal qui consiste à aider son prochain. La prise en charge des opérations assurée par M. Sauvé nécessite donc aussi une gestion du personnel bénévole et, d’une certaine manière, la confiance du public.

«Lorsque les gens me posent des questions sur le travail humanitaire, je leur réponds: 'lorsque vous allez dans d’autres pays, vous devez établir des relations avec les communautés locales et c’est là que tout se passe. Si vous voulez accomplir un travail humanitaire international efficace, vous devez commencer par vous engager auprès de votre propre communauté, car c’est du pareil au même'. »

Lien vers le podcast (en anglais seulement)

Le présent article est une transcription condensée et modifiée d’une entrevue animée par Karl Moore, professeur agrégé à l’Université McGill, dans le cadre de l’émission The CEO Series, présentée sur les ondes de CJAD. L’article a été rédigé en collaboration avec Dominique Buchanan, étudiante au baccalauréat en commerce à l’Université McGill. L’entrevue intégrale est disponible en baladodiffusion sur la page iTunes de l’émission The CEO Series, à l’adresse https://itunes.apple.com/ca/podcast/the-ceo-series/id1356596659?mt=2.

À propos de ce blogue

Chaque semaine, Karl Moore, professeur agrégé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, s’entretient avec des dirigeants d’entreprise de calibre mondiale au sujet de leur parcours, les dernières tendances dans le monde des affaires et l’équilibre travail-famille, notamment.

Karl Moore
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