Vous ne croirez pas comment l'ange montréalais Austin Hill a fait son premier 75 000$

Publié le 24/02/2014 à 14:46

Vous ne croirez pas comment l'ange montréalais Austin Hill a fait son premier 75 000$

Publié le 24/02/2014 à 14:46

L'entrepreneur et investisseur en capital de risque Austin Hill a parlé de ses échecs à l'occasion de FailCampMTL. [Photo : Eva Blue, Creative Commons]

Austin Hill est un ange financier et un entrepreneur en série respecté dans la communauté techno à Montréal. Au fil des ans, il a co-fondé plusieurs entreprises technos, tout en finançant d’autres entreprises en tant qu’ange financier membre d’Anges Québec et en tant qu’investisseur dans Real Ventures.

Or, à l’âge de 17 ans, Austin Hill était plus intéressé par l’argent facile que par la satisfaction de bâtir une entreprise. Il s’en est confessé samedi dernier à l’occasion de FailCampMTL, un événement durant lequel plusieurs conférenciers ont parlé ouvertement de leurs échecs.

Ce qui distingue la confession d’Austin Hill des autres, toutefois, c’est que l’échec qu’il a évoqué n’en était pas un sur le plan financier. En quelques mois, à l’âge de 17 ans, il avait réussi à générer près de 75 000 $ de profits à partir de son sous-sol. Cependant, la manière dont il s’y est pris était, à défaut d’être illégale, était très peu éthique.

L’entrepreneur originaire de l’Alberta avait alors mis sur pied Nelson Communication Group, un nom choisi parce qu’il ressemblait à celui de Nielsen. Officiellement, la mission de Nelson Coommunication Group était d’évaluer les émissions de télé. Austin Hill avoue toutefois que son but était de convaincre des consommateurs naïfs de verser un dépôt de 49 $ afin de recevoir un « programme d’entraînement » par la poste. « Notre thèse de départ, c’est que si quelqu’un était assez naïf pour répondre à nos annonces, il serait trop paresseux pour passer à travers le questionnaire », a-t-il expliqué. 

La thèse du jeune entrepreneur s’est confirmée, si bien qu’aucun des candidats n’a complété le « programme d’entraînement » en question. Les affaires allaient bien pour lui, si bien qu’il avait assez d’argent pour multiplier les publicités cherchant des évaluateurs d’émissions de télé et pour embaucher des étudiants pour l’aider.

Durant cette aventure, Austin Hill dit avoir reçu un appel du Better Business Bureau et même reçu la visite d’un policier : « Quand j’ai expliqué au policier ce que je faisais, il est parti à rire et m’a dit qu’il ne pouvait rien faire, car on n’avait pas enfreint la loi », m’a-t-il expliqué après la conférence.

Austin Hill n’a jamais eu d’autres ennuis reliés à ce projet d’affaires peu scrupuleux, principalement parce qu’aucun de ses « clients » ne s’est plaint : « Nos clients ne demandaient pas à être remboursés, car ils avaient honte, un peu comme ceux qui achètent des produits miracles pour maigrir », explique-t-il.

Un jour, toutefois, un ami a dit à Austin Hill qu’il était l’une des personnes les brillantes qu’il connaissait et que ça lui faisait de la peine de voir comment il utilisait son intelligence. Ce mot n’est pas resté dans l’oreille d’un sourd. Après quatre ou cinq mois d’activités, Austin Hill a mis un terme à sa carrière d’entrepreneur peu scrupuleux. 

Lorsque j’ai demandé à Austin Hill ce qu’il avait appris de cette expérience, il m’a répondu qu’elle lui avait démontré qu’il serait toujours capable de gagner sa vie : « En partant de zéro, j’avais trouvé le moyen de faire des milliers de dollars, explique-t-il. Dès lors, j’ai réalisé que je ne mourrais jamais de faim et, que tant qu’à avoir du talent, c’était aussi bien de l’utiliser pour faire quelque chose d’important »

 

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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