De gauche à droite, Torsten Kolind, pdg de YouNoodle, et Angeles Navarro, directrice du réseau de Start-up Chile. [Photo : Julien Brault]
La première publicité qui a retenu mon attention à l’approche du Austin Convention Center, le point central du volet techno de South by Southwest (SXSW), mettait la table de ce thème. Sur le panneau publicitaire d’un vélo-taxi, on pouvait ainsi lire quelque chose du genre : « La meilleure idée de start-up? Lancer votre start-up en Iowa. » J’ai pensé : « Mais qui, pour l’amour du ciel, irait lancer une start-up en Iowa ».
Je suis encore loin d’être vendu à l’idée que l’Iowa est la prochaine Silicon Valley, mais après avoir assisté à la présentation de la directrice du réseau de Start-Up Chile, Angeles Navarro, j’ai pris conscience que l’étrange pub de l’Iowa était un symptôme d’une nouvelle dynamique qui joue en la faveur des start-ups
Cette dynamique, c’est que les gouvernements de partout dans le monde veulent désormais attirer des start-ups et que plusieurs d’entre eux sont prêts à leur dérouler le tapis rouge. En effet, les gouvernements sont nombreux à avoir suivi l’exemple du programme Start-Up Chile, lancé il y a quatre ans.
À South by Southwest, c’est une dynamique évidente, tant les gouvernements sont actifs pour faire la promotion de leurs atouts. En même temps que la conférence à laquelle j’ai assisté, notamment, avait lieu une séance avec la pdg de Bridge Budapest, un organisme visant à attirer des étudiants d’origine hongroise de partout dans le monde à faire un stage dans des start-ups de la ville telles que Ustream et Prezi.
J’y ai aussi vu panneau publicitaire de l’Irlande, un pays qui en fait beaucoup pour attirer des start-ups de l’extérieur. Notamment, les organisateurs de la conférence Web Summit invitent à Dublin un groupe de 150 pdg de start-ups de premier plan dans le cadre de F.ounders, une série d’événements et de rencontres exclusives.
Pour ceux qui n’en ont pas entendu parler, Start-Up Chile est un programme d’incubation qui offre à des start-ups de partout dans le monde un visa d’un an pour les cofondateurs, une bourse de 30 000 $ US (il ne s’agit pas d’un investissement, mais bien d’un don!), des bureaux et du mentorat. Depuis le début du programme, pas moins de 40 millions ont ainsi été investis dans des start-ups de partout dans le monde, qui ont par la suite levé quelque 110 millions en capital de risque.
Non seulement le programme, qui accueille 300 start-ups par année, est toujours en vie, mais le Chili se montre désormais encore plus généreux. En effet, on vient de mettre sur pied SCALE, un fonds qui a pour mission de soutenir financièrement des start-ups ayant passé par Start-Up Chile et qui réalisent des ventes. Le fonds offre pour sa part des bourses (et oui, encore des bourses!) de 100 000 $.
Bref, les start-ups et même les entrepreneurs ayant de bonnes idées peuvent en quelque sorte imiter les multinationales, qui ne se gênent pas pour mettre en compétitions différents gouvernements, lorsqu’ils souhaitent obtenir des incitatifs pour bâtir une nouvelle usine, par exemple.
Et contrairement à l’ancienne génération d’entrepreneurs, la nouvelle est plus mobile et considère qu’il est naturel de déménager pour lancer une start-up. « Les gouvernements ne peuvent pas assumer que les jeunes entrepreneurs vont lancer leur start-up à la maison, soutenait Torsten Kolind, pdg de YouNoodle, qui est derrière le processus de sélection de Start-Up Chile. Toutes les villes sont en concurrence, même si certaines ne le savent pas encore. »