Spoil, la start-up québécoise qui revient de Y Combinator, ne veut plus faire de cadeau à votre copine

Publié le 24/04/2015 à 12:08

Spoil, la start-up québécoise qui revient de Y Combinator, ne veut plus faire de cadeau à votre copine

Publié le 24/04/2015 à 12:08

Mikhail Levkovsky, qui a co-fondé Spoil avec des amis de Concordia, avait peur de devenir trop confortable en allant travailler pour une grande entreprise lorsqu'il a obtenu son diplôme en informatiquen en 2013. [Photo : Julien Brault]

La start-up montréalaise Spoil, qui a complété le programme de l’accélérateur Y Combinator en mars dernier, est sortie transformée de son expérience californienne. Sa transformation la plus notable? Elle a tourné le dos à son public cible initial, les gens trop occupés pour magasiner un cadeau pour leurs proches. Désormais, elle mise ainsi sur les cadeaux corporatifs.

« Le problème, c’est qu’il était coûteux d’acquérir des clients un à la fois en annonçant sur Facebook », explique Mikhail Levkovsky, qui a co-fondé Spoil avec des amis de Concordia, dont Charles-Éric Gascon, le pdg de la start-up. Les mentors de Y Combinator les ont du reste appuyés dans leur décision, les pivots n’étant pas rares au sein de l’accélérateur.

Dans la même cohorte, Bettir, une start-up derrière une app de mesure de la pression sanguine, s’est transformée en Magic, un service permettant d’obtenir n’importe quoi par message texte qui a connu un succès monstre. «À Y Combinator, la chose la plus importante, c’est la croissance, explique Mikhail Levkovsky. Il faut que tes revenus cette semaine soient plus grands que ceux de la semaine dernière.»

Grâce au réseau de contacts sans pareil de Y Combinator, Spoil a rapidement pu vendre ses cadeaux sur mesure à des géants comme Airbnb (qui est elle-même issue de l’accélérateur) et AngelList. « C’est comme si tu venais de Harvard Law; quand tu envoies un courriel avec le logo de Y Combinator dans ta signature, tout le monde répond», note Mikhail Levkovsky.

Pour offrir des cadeaux personnalisés en gros, Spoil crée un nombre limité de profils d’employés tels que «Jack, un gars qui sort beaucoup et qui aime la nouveauté». Ensuite, les gestionnaires associent chaque employé, client ou partenaire à un profil, à la suite de quoi Spoil leur fera parvenir un cadeau. L’attribution de profils peut aussi se faire plus rapidement, en utilisant des données génériques comme l’âge, le sexe et la fonction occupée.

Pour les co-fondateurs de Spoil, il s’agit de loin de l’idée de start-up qui les a menés le plus loin. En effet, Mikhail Levkovsky m'a confié qu'il s’agit ni plus ni moins que de la cinquième idée qu’ils ont essayé depuis qu’ils ont obtenu leur diplôme de Concordia en 2013. Entre autres choses, ils ont essayé de lancer un site de comparaison de prix dans le créneau du voyage, un Airbnb des imprimantes 3D et un Yelp réservés aux influenceurs baptisé Airborne. « J’avais peur qu’en allant travailler pour une grande compagnie, je devienne trop confortable pour me lancer en affaires par la suite », explique Mikhail Levkovsky.

Malgré le prestige de Y Combinator, Spoil devra prouver que son modèle d’affaires fonctionne pour boucler sa première ronde de financement. Avec 114 start-ups dans sa cohorte printanière, l’aura d’exclusivité qui entourait Y Combinator n’est plus ce qu’elle était à l’époque où le milliardaire russe Yuri Milner investissait 150 000$ dans chacune de ses start-ups à la fin du programme. Néanmoins, il est fort à parier que les co-fondateurs de Spoil ne regrettent pas leur décision de s’être lancé en affaires plutôt que d’être allé travailler pour les CGI de ce monde.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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