
[Photo : capture d'écran]
Il y a quelques mois, un docteur en informatique spécialisé en intelligence artificielle, avec qui je discutais à bâton rompu, m’a confié que la programmation n’était pas vraiment un créneau d’avenir. Interloqué, je lui ai demandé pourquoi et il m’a confié que programmer était de plus en plus facile et qu’il entrevoyait un futur pas très lointain où la technologie permettra à monsieur et madame Tout-le-monde de programmer en langage naturel.
En d’autres mots, de la même manière qu’on demande à Siri (l’assistante virtuelle associée au iPhone) de nous trouver les restos de sushis les plus proches, ledit docteur prévoit qu’on pourra demander à son téléphone de nous envoyer un message texte lorsque l’action d’Apple tombera sous la barre des 50$ ou de créer une application d’enregistrement vocal faisant des sauvegardes automatiques sur Google Drive.
Dans ce contexte, savoir programmer ne sert à rien. Tout ce qui importe est de savoir quel ordre donner à l’ordinateur et, pour ce faire, il faut comprendre ce dont notre entreprise a besoin pour être plus productive et, surtout, ce dont nos clients ont besoin. C’est en étant capable d’interpréter le volume grandissant de données générées par les consommateurs et les organisations qu’on peut y parvenir. J’imagine que vous voyez maintenant où je m’en vais.
Lorsque j’ai demandé audit docteur en informatique en quoi il conseillerait à ses enfants d’étudier, il m’a répondu en tout ce qui a rapport à l’analyse de données, comme les mathématiques, les statistiques, l’économétrie, etc. Or, à la lecture du document de 96 pages intitulé Le Big Data au Québec, dévoilé aujourd’hui par Montréal International, j’ai eu la surprise de constater qu’il n’y avait au Québec que 201 étudiants dans la province en probabilités et statistiques, contre pas moins de 7 277 étudiants en sciences de l’informatique.

Le même document nous apprend qu’il y avait au Canada «une pénurie estimée entre 10 500 et 19 000 professionnels détenant les compétences approfondies en analytique de données requises pour exercer des rôles tels que Chief Data Officer, Data Scientist et Data Solutions Architect. » Dans ce contexte, il va sans dire que l’avenir sera radieux pour les 201 braves qui ont choisi une matière de toute évidence négligée, mais qui, comme celle de l’informatique aujourd’hui, ne manquera pas d’exiger des salaires de plus en plus sexy.
En effet, le document confirme ce que le docteur évoqué ci-dessus voyait venir, soit que le marché du Big Data ou de l’analytique, peu importe comment on choisit de l’appeler, est voué à un bel avenir. D’ici 2020, le marché mondial du Big Data serait appelé à croître de 24,8% par année et Montréal serait bien positionné pour obtenir sa part du gâteau, avec plusieurs start-ups (Mnubo, Datacratic, Nexalogy, etc.) et centres de recherche (IVADO, GERAD, etc.) dans le domaine.
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