Pour rejoindre leurs abonnés, certains super-utilisateurs de Twitter, comme Guy Kawasaki, considèrent qu’il est essentiel d’y pousser les mêmes liens plusieurs fois par jour. C’est une pratique qui fonctionne certainement à court terme, mais j’ai mes doutes. En adoptant une telle stratégie, j’ai peur de perdre mes abonnés les plus loyaux, qui m’ont inclus dans leurs listes et qui réagissent à presque tous mes tweets. Ceux-ci passant possiblement plusieurs heures par jour sur Twitter, ma stratégie de répétition pourrait encombrer leur fil, voire les conduire à cliquer deux fois sur un même lien. S’ils se désabonnaient de mon fil Twitter, je me trouverais donc à favoriser la quantité au détriment de la qualité.
Il est possible que, dès le départ, un réseau social bâti autour d’échanges et de partages en temps réel ait été voué à occuper une niche. Il est aussi possible que l’évolution à pas de tortue et l’interface encore difficile d’approche (pour les non-initiés) de Twitter sont les causes de ce désintérêt de Monsieur et Madame Tout-le-monde par rapport au réseau social. Une chose est certaine, toutefois, le service n’a pas beaucoup évolué depuis que, ne sachant pas trop quoi partager sur Twitter, j’y ai publié mon premier microbillet insignifiant le 12 janvier 2008, ai-je appris grâce à ce site Web.
Je suis sur le point d'écouter Six Feet Under en DVD.
— Julien Brault (@julienbrault) 12 Janvier 2008
Quoi qu’il en soit, je ne vais pas supprimer mon compte Twitter dans un avenir prévisible. La rétroaction instantanée que j’y obtiens, les échanges que j’ai sur le réseau social et l’accès à de l’information encore inédite en temps réel sont trois adhésifs qui, en tant que journaliste, me retiennent sur Twitter. Toutefois, pour ce qui est de développer une audience pour mon travail journalistique, Twitter est le dernier réseau social où je devrais logiquement investir du temps. D’ailleurs, à défaut de quitter Twitter pour de bon, je compte désormais consacrer davantage de temps à Facebook et Instagram (et peut-être même à Snapchat) qu’au réseau social qui a popularisé la Fail Whale.