Oui, c'est possible de lancer une start-up en 7 jours avec 700$ ou moins

Publié le 30/10/2015 à 15:04

Oui, c'est possible de lancer une start-up en 7 jours avec 700$ ou moins

Publié le 30/10/2015 à 15:04

Ce qui alimente l'effet de mode autour des start-ups, c’est avant tout les films comme The Social Network et les téléséries comme Silicon Valley. [Photo : Bloomberg]

Depuis la publication de mon guide Lancer une start-up en 7 jours avec 700$ hier, j’ai eu une rétroaction incroyablement positive. J’ai notamment appris que le CLD de Gatineau en avait déjà imposé la lecture aux entrepreneurs qu’elle accompagne. Ce n’est pas rien.

Comme je m’y attendais, la publication de mon guide n’a pas pour autant fait l’unanimité. Le fondateur de Crowdsourced Testing, Simon Papineau, y a été d’un billet sur Linkedin dont le titre est on ne peut plus évocateur : «Non, M. Brault, ce n’est pas possible de lancer une start-up en une semaine avec 700$».

L’entrepreneur y fait valoir que cela prend bien plus qu’une semaine et 700 dollars pour bâtir une entreprise techno. Il me reproche aussi de «glamourizer» l’entrepreneuriat technologique, notant que ce n’est pas vrai qu’on a pas besoin d’un talent particulier pour lancer une start-up.

Dans les faits, je suis assez d’accord sur le fond avec Simon Papineau. Quoique ce ne soit pas tout à fait impossible, c’est très improbable qu’une start-up techno se rende à la profitabilité avec un unique investissement de 700$ ou moins.

Charles Sirois, qui signe la préface de mon guide, considère d’ailleurs que les sept premiers jours ne sont que le début de ce qui, inévitablement, deviendra un marathon. Ainsi, si la start-up qu’on parvient à lancer en 7 jours a du potentiel, sa transformation en entreprise pérenne nécessitera pas mal plus que 700$ et pas mal plus qu'une semaine de travail.

Selon moi, ce qui fait la force de ma démarche inspirée de Lean Startup, c’est justement lorsqu’on fonce dans un cul-de-sac. Si on parvient à le découvrir en une semaine, on aura fait l’économie d’années de travail et de centaines de milliers de dollars, ce qui n’est pas rien.

Quant à «glamourisation» de l’entrepreneuriat technologique, je pense que c’est un véritable phénomène, mais j’ai du mal à voir en quoi un guide pratique visant les entrepreneurs en devenir contribue au phénomène. Ce qui alimente la machine, c’est avant tout les films comme The Social Network et les téléséries comme Silicon Valley.

Dans les faits, les entrepreneurs attirés par l’univers des start-ups pour les mauvaises raisons ont tendance à voir le financement en capital de risque comme une fin en soit, et de perdre de vue l’importance de développer un produit qui répond à un besoin et de faire des premières ventes. Or, c’est justement les étapes que je propose de franchir en premier, même si j’ai ajouté un chapitre sur le financement à la fin de mon guide.

Cela dit, je conviens avec mon détracteur lorsqu’il fait valoir que bâtir une entreprise est extrêmement difficile. «Le démarrage d’une entreprise est une activité qui requière une dévotion complète du corps et de l’âme pendant des années – pas une semaine », écrit-il sans son texte.

Si mon opinion diffère de la sienne, c’est que la dévotion nécessaire pour parvenir à l’objectif ultime d’une organisation profitable qui n’a pas besoin de son fondateur pour fonctionner n’est pas incompatible avec un lancement modeste.

Mon but, en adoptant la formule 7 jours/700$, c’était de démontrer que, si vous êtes prêt à mettre les efforts nécessaires, le meilleur moment pour vous lancer n’est pas dans quelques années, lorsque vous aurez plus d’argent à la banque ou lorsque vous aurez rencontré le co-fondateur idéal. Je voulais démontrer que le meilleur moment pour vous lancer est probablement aujourd’hui.

Dans les faits, pour les quelque 200 équipes qui se sont inscrites au Défi Start-up 7, ce moment est plus précisément ce lundi 2 novembre à 9h00. Ainsi, mon parti pris dans ce débat est désormais entre leurs mains. Si au moins une de ces équipes parvient à bâtir une entreprise (ou une division) viable, j’aurai gagné.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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