[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. LinkedIn a déjà un modèle d’affaires diversifié basé sur les abonnements et la publicité. Or, l’entreprise est bien positionnée pour devenir un fournisseur d’identité en ligne incontournable. Sa récente décision de lancer des pages d’université et de permettre aux jeunes de créer un profil à partir de 14 ans au Canada et aux États-Unis devrait lui permettre de gagner des points sur ce front.
LinkedIn a déjà une longueur d’avance en matière de parcours professionnels. Ces initiatives devraient donc lui permettre d'offrir davantage d’information à propos du parcours scolaire de ses utilisateurs. Facebook, qui permet aux jeunes de créer un profil à partir de 13 ans et qui a été lancé sous la forme d’un réseau social pour les étudiants universitaires, fait quelque peu ombrage au réseau professionnel sur ce plan.
La création de pages d’université permettra aussi à LinkedIn de tisser des liens plus étroits avec les universités. Déjà, quelque 200 universités, dont McGill, entretiennent leur page d'université. LinkedIn pourrait éventuellement tirer parti de ces liens afin de lancer un programme de vérification de diplôme, par exemple. Compte tenu de la proportion importante de professionnels qui mentent à ce propos (dont l’ancien pdg de Yahoo!), il s’agit d’un service pour lequel employeurs et chercheurs d’emplois seraient sans doute prêts à payer.
L’identité en ligne est si primordiale que c’est afin de se positionner sur ce front que Google investit massivement dans son réseau social désert Google +. Les données associées à l’identité en ligne ont une valeur incontestable pour les annonceurs, mais pourraient aussi être monétisées auprès des institutions financières, entre autres. Plusieurs start-ups proposent déjà d’évaluer la solvabilité d’individus en fonction de leur empreinte sur les médias sociaux.
LinkedIn, qui a déjà des liens étroits avec le milieu de la finance, semble bien positionné pour fournir des données aux prêteurs et, pourquoi pas, attribuer sa propre cote de crédit à ses utilisateurs. Bien entendu, il s’agit là de spéculations, mais il ne faudrait pas croire que les boutons qui permettent de se connecter avec Facebook, Linkedin ou Google sont bénins. Les trois géants se battent pour occuper cet espace stratégique, qui ne manquera pas d’être une source importante de revenus.