Les investisseurs traditionnels lèvent le nez sur le financement participatif en capital

Publié le 10/06/2014 à 10:59

Les investisseurs traditionnels lèvent le nez sur le financement participatif en capital

Publié le 10/06/2014 à 10:59

De gauche à droite, Diane Bérard, journaliste à Les Affaires, Sophie Forest, associée principale chez Brightspark Ventures, Robert Brouillette, président du conseil d’Anges Québec et Jean-Sébastien Cournoyer, associé chez Real Ventures.

À l’occasion de la Canadian Equity Crowdfunding Conference, qui se déroulait lundi à la maison Notman, tous ne faisaient pas preuve du même enthousiasme face au financement participatif en capital. À l’occasion d’une table ronde donnant la parole à des investisseurs en capital de risque, modérée par ma collègue Diane Bérard, ces derniers ont émis des réserves par rapport à cette source alternative de financement.

Contrairement au financement participatif basé sur les récompenses popularisé par Kickstarter, le financement participatif en capital implique la vente d’actions au grand public. En vertu de l'éventuelle dispense de prospectus pour financement participatif, les sociétés québécoises devraient pouvoir recourir à des plateformes en ligne afin d’obtenir jusqu’à 300 000 $ par année, en provenance d’investisseurs ordinaires qui pourront investir jusqu’à 2 500 $ par projet.

« Les entrepreneurs qui vont recourir au financement participatif seront ceux qui ne peuvent pas obtenir de financement d’une autre source, car ils sont médiocres », a déclaré Jean-Sébastien Cournoyer, associé de Real Ventures, provoquant l’ire de l’audience. Pour justifier son propos, l’investisseur a cité en exemple les petites sociétés cotées à la Bourse de croissance TSX : « Il y a beaucoup de zombies […] ces entreprises sont devenues publiques parce qu’elles ne pouvaient pas obtenir de financement d’une autre manière. »

Selon Jean-Sébastien Cournoyer, les meilleurs entrepreneurs ne cherchent pas que de l’argent lorsqu’ils sollicitent des investisseurs, mais de l’expertise. De plus, Jean Sébastien Cournoyer a soutenu que, pour une start-up, avoir des centaines d’investisseurs pourrait constituer une distraction : « Ces investisseurs vont appeler l’entrepreneur au téléphone, pour savoir comment se porte leur investissement », a-t-il fait valoir.

Robert Brouillette, président du conseil d’Anges Québec, faisait pour sa part valoir que le financement participatif en capital pourrait être utile au tout début d’un projet. Toutefois, il soutenait qu’un seul investisseur devrait être responsable des droits de vote des autres, afin de minimiser le nombre d’interlocuteurs parmi les actionnaires.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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