
[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. La version française du Huffington Post a été mise en ligne ce matin. Le Huffington Post, qui mise sur la controverse pour maximiser son audience en ligne, s’est surpassé en embauchant Anne Sinclair pour occuper le poste de directrice éditoriale de la nouvelle publication.
L’ancienne journaliste est expérimentée, mais son nom est surtout associé à son mari Dominique Strauss-Kahn, dont les récents déboires judiciaires ont fait les choux gras… des médias en mal d’audience. D’ailleurs, la nouvelle directrice éditoriale ne cache pas que la publication mise sur la controverse pour rejoindre un large public. Dans son texte publié ce matin, elle explique qu’elle «sera largement consacrée au débat». Malgré tout, elle poursuit en faisant le souhait suivant : «Le web permet le pire et le meilleur. Faisons le pari du meilleur.»
La fondatrice de la publication Arianna Huffington, qui signe elle aussi un texte sur le nouveau site Internet ce matin, ne manque de mots élogieux pour nouvelle directrice éditoriale. Cette dernière, qui aurait passé quelque temps au bureau New Yorkais du «HuffPost», aurait impressionné Arianna par «par son dévouement, l'excellence qu'elle recherche dans tout ce qu'elle entreprend et sa passion pour les idées».
Contrairement au Huffington Post Canada et au Huffington Post Québec (qui sera lancé le 8 février prochain), la version française compte des actionnaires locaux. Le groupe Le Monde a ainsi investi dans le nouveau média, en plus d’y fusionner son propre site de nouvelles collaboratif, LePost.fr. Le banquier Matthieu Pigasse a également investi dans le projet par l’entremise de sa société de portefeuille, Les Nouvelles Éditions indépendantes.
L’Américaine AOL, qui a déboursé 315 millions de dollars pour acheter le site Internet en 2011, en a fait le pivot de sa stratégie numérique. Rappelons qu’AOL ne doit sa profitabilité qu’à son service d’accès commuté à Internet, qui décline rapidement face aux services offrant l’Internet haute vitesse. Aussi, le PDG de l’entreprise, Tim Amstrong, tente de transformer l’entreprise en un groupe de médias numériques.
Le Huffington Post a atteint le seuil de rentabilité quelques mois avant d’être acheté par AOL. Cependant, rien ne dit que son modèle d’affaires lui permettra d’atteindre un niveau de rentabilité acceptable pour une entreprise publique. Même Yahoo, qui emploie beaucoup moins de journalistes qu’AOL et rejoint une audience en ligne beaucoup plus large, tire difficilement son épingle du jeu en matière de publicité en ligne. Bref, malgré la rapide croissance du Huffington Post, rien n’est gagné pour le géant déchu qu’est AOL.