
Difficile de déterminer si Simon Tian, pdg de Neptune Computer, est un génie ou un vendeur de voitures d’occasion 2.0. [Photo : Julien Brault]
Neptune Computer, la start-up de la rue Sherbrooke qui a engrangé 800 000 $ sur Kickststarter pour produire la Neptune Pine, est passée à autre chose. À peine quelques mois après avoir livré la montre, avec près de 10 mois de retard, voici que Simon Tian, pdg de Neptune, dévoile un tout nouveau concept de montre intelligente on ne peu plus différent de la Pine, dont la commercialisation a déjà cessé.
«La Pine, c’était un produit préliminaire pour nous. La vision originale, pour nous, a toujours été celle d’une montre qui est maître de tous les écrans.» Neptune Duo, qui incarne cette vision, prend la forme d’une montre intelligente et d’un écran tactile sans fil qui a toutes les apparences d’un téléphone. L’écran n’ayant ni processeur ni antenne cellulaire, il se limite toutefois à offrir un support plus spacieux pour interagir avec la nouvelle montre de Neptune.
Comme la Pine, la nouvelle montre de Neptune est donc équipée d’une antenne cellulaire, contrairement à la plupart des montres intelligentes sur le marché comme la Samsung Gear. La similarité entre les deux produits s’arrête toutefois là, puisque la nouvelle montre n’est pas dotée d'une caméra et qu’elle ne peut pas être détachée du bracelet. Ces deux fonctionnalités faisaient de la Neptune Pine une alternative (basse définition) aux caméras GoPro.
Une vision vraiment avant-gardiste
Beaucoup plus petite que la Pine, la nouvelle montre de Neptune a sans contredit meilleure allure. Elle est aussi dotée de capteurs de pression sur les côtés, de sorte que l’utilisateur devra toucher les côtés de la montre pour y naviguer.
Malgré tout, ce qui distingue vraiment le concept de Neptune (et ce n’est rien de plus à ce stade) de ce qui existe sur le marché, c’est la notion qu’un ordinateur corporel soit appelé à contrôler tous les écrans.
Aussi, Simon Tian ne compte pas se limiter à lancer un écran compatible de la taille d’un téléphone. À terme, il m’a confié vouloir introduire un écran de la taille d’une tablette, avec son clavier compatible, de même qu’une clef HDMI pour la télé. Bref, sa vision est que chaque humain n’a besoin que d’un ordinateur personnel, qu’il veut placer dans sa montre, et que tous les écrans qu’il utilise devraient s’y connecter.
«Je ne vois pas pourquoi il faudrait une répétition du micro-processeur, de la mémoire et ainsi de suite, sur tous les appareils avec lesquels on interagit, fait valoir Simon Tian. Nous, on propose de porter un ordinateur unique sur notre poignet, mais vraiment, ça pourrait aussi bien être dans notre soulier ou sur notre ceinture.»
Alors qu’on utilise de plus en plus notre cellulaire pour faire des paiements et que les renseignements qu’on y entrepose sont aussi critiques que personnels, Simon Tian fait valoir qu’il s’agit d’un appareil trop précieux pour courir le risque de le perdre. Aussi, avec son concept, perdre son téléphone n’est pas plus grave que perdre une batterie de recharge, puisqu’aucun renseignement n’y est entreposé. «Un téléphone, c’est littéralement une brique que tu dois transporter partout. Si, aujourd’hui, les fabricants faisaient table rase pour repartir à neuf, j’ai du mal à croire qu’ils trouveraient logique de mettre des processeurs dans tous leurs appareils comme ils le font aujourd’hui.»
Parier sur un concept