
Steven Uster, pdg de FundThrough, veut permettre aux PME vendant aux entreprises d'emprunter à court terme. [Photo : courtoisie]
FundThrough adapte le modèle de Lending Club, une plateforme américaine de prêts entre particuliers (une forme de sociofinancement), aux besoins des PME. La start-up de Toronto, qui vient d’obtenir un financement de 2,2 millions dans le cadre d’une ronde d’amorçage dirigée par le fonds montréalais Real Ventures, est ainsi la première à introduire cette forme de financement au Québec.
«Les banques sont tournées vers le passé et vont typiquement exiger un historique de deux ans, explique Steven Uster, pdg de FundThrough. Pour notre part, nous nous intéressons à qui sont les clients des PME en ce moment. »
FundThrough se spécialise ainsi dans les prêts à court terme aux PME qui vendent aux entreprises. Aussi, ce n’est pas la cote de crédit de la PME qui est prise en compte, mais celle de sa clientèle. « Si vous avez une facture adressée à Walmart payable dans quatre mois, par exemple, vous n’avez qu’à la téléverser sur notre site et on vous accordera un prêt», résume Steven Uster.
Les taux d’intérêt de FundThrough oscillent entre 0,75 et 1,5 % par mois, en fonction de la solidité de la clientèle de chaque entreprise. Même si la plateforme a commencé à accorder des prêts cet été, son lancement n’a été officialisé qu’hier.
Comme il s’agit d’une plateforme de sociofinancement, FundThrough n’avance aucun fonds elle-même. Ce sont des investisseurs accrédités, comme des fonds de couverture, qui consentent les prêts sur la plateforme : « Pour eux, c’est un véhicule d’investissement à court terme dont le rendement n’est pas lié à celui du marché, explique Steven Uster. Ils peuvent acheter des obligations de Walmart, mais maintenant, ils peuvent aussi parier sur le passif à court terme de Walmart via ses fournisseurs, par exemple.»
Malgré la nouveauté du concept de prêts entre particuliers au Québec, FundThrough est toutefois loin d’exploiter une niche vierge. En effet, Lending Club (qui n’offre pas encore de prêts au Canada) et sa concurrente canadienne Grouplend (qui n’offre pas encore de prêts au Québec) s’intéressent toutes deux au marché des PME, même si les prêts personnels demeurent leur pain et leur beurre. Malgré tout, la niche très ciblée de FundThrough pourrait permettre à la start-up de se démarquer dans un environnement plus compétitif. « On verrait d’un très bon œil l’arrivée de Lending Club au Canada, car ça aurait pour effet de populariser le concept de crowdlending au pays », soutient Steven Uster.