Demo Day de FounderFuel : des projets ambitieux et des déceptions

Publié le 14/05/2014 à 10:41

Demo Day de FounderFuel : des projets ambitieux et des déceptions

Publié le 14/05/2014 à 10:41

[Photo : Julien Brault]

La cohorte du printemps de FounderFuel nous a réservé quelques surprises mardi soir, à l’occasion du traditionnel Demo Day de l’incubateur. Les entrepreneurs, qui ont présenté leur entreprise sur la scène du théâtre Rialto, à Montréal, tentaient alors de séduire les investisseurs.

L’événement était teinté d’une certaine nostalgie, puisque Ian Jeffrey, directeur général de l’incubateur depuis sa fondation, animait la soirée pour la dernière fois. Ce dernier, qui a fait de FounderFuel l’incubateur le plus dynamique au Canada, se joindra en juin à la start-up montréalaise PasswordBox en tant que vice-président du marketing.

La présence de plusieurs projets ayant une dimension matérielle, comme Vanhawks et ses vélos intelligents, fait partie des belles surprises. Dans les faits, pas moins de la moitié des six start-ups qui ont présenté mardi offraient davantage qu’un produit strictement logiciel. Longtemps boudés par les investisseurs en capital de risque, ces projets sont de plus en plus financés et FounderFuel en a pris note.

Du côté des mauvaises surprises, mentionnons le fait que deux des huit start-ups ayant suivi le programme n’ont pas monté sur scène. Ces deux start-ups, Syme et BitCredits, pourraient ainsi détenir le record des start-ups de FounderFuel ayant survécu le moins longtemps.

Dans le cas de Syme, un réseau social protégeant la confidentialité de ses utilisateurs grâce à la cryptographie, c’est d’autant plus triste que le projet semblait avoir un avenir prometteur. La start-up avait été invitée à se joindre à l’avantageux programme d’incubation Start-Up Chile, mais avait finalement décliné l’offre pour se joindre à FounderFuel. Constatant la difficulté de transformer leur produit en entreprise, certains des fondateurs de Syme ont jeté la serviette. Syme prépare malgré tout un nouveau produit, qui devrait être dévoilé au courant de l'été.

Les fondateurs de BitCredits, pour leur part, n’ont pas officiellement abandonné, mais ils ne croient plus à la viabilité d’un intermédiaire de paiement en bitcoins indépendant. Ils souhaiteraient éventuellement établir un partenariat.

Trois start-ups à surveiller

Les six start-ups qui ont présenté hier soir étaient prometteuses, malgré l’incertitude propre à toute entreprise à leur stade de développement. Comme je l’ai fait l’année dernière, je me limiterai à présenter sur ce blogue trois d'entre elles qui ont retenu mon attention.

1. Vanhawks

La start-up de Toronto Vanhawks est en quelque sorte la coqueluche de sa cohorte, du moins si on se fie à l’intérêt du grand public. Il faut dire que son vélo intelligent lui a déjà permis d’amasser 410 000 $ sur Kickstarter et qu’on a pu en voir un prototype sur scène. Notamment, le vélo devrait être en mesure de notifier son propriétaire lorsqu’il roule trop proche d’une voiture et de lui indiquer son chemin grâce à des lumières sur les poignées. La start-up vise à vendre 10 000 vélos au courant des prochains mois et cherche un financement de 1,2 million. 

2. TattooHero

La start-up d’Ottawa vise à moderniser les boutiques de tatouages en leur offrant une suite de logiciels leur permettant de gérer leur entreprise, de la gestion des rendez-vous à l’approvisionnement. Toutefois, la partie la plus visible du site Web est la fonctionnalité de partage de photos, qui permet aux tatoueurs et à leurs clients de partager des photos de tatouage. Déjà, quelque 400 tatoueurs utilisent TattooHero et la start-up vise à porter ce nombre à 5 000 d’ici six mois. L’entreprise cherche à obtenir un financement de 500 000 $.

3. Vain Pursuits

La start-up montréalaise Vain Pursuits vise à se tailler une place dans le concurrentiel marché des cosmétiques grâce à la personnalisation. La start-up invite ainsi ses clientes à remplir un formulaire détaillé en ligne, après quoi elle leur envoie trois échantillons conçus sur mesure par la poste. Après avoir essayé lesdits échantillons, les clientes peuvent faire leur choix final, qui peut encore être personnalisé si la cliente en exprime le désir. Déjà, 100 clientes ont commandé des échantillons, mais la start-up vise à convaincre 22 000 autres clientes de le faire au courant des prochaines semaines. La start-up est à la recherche de 600 000 $.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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