Les sites de financement collaboratif sont-ils des courtiers ?
Si les opérateurs de sites se considèrent comme des entremetteurs plutôt que comme des courtiers, l’AMF ne semble pas partager leur vision : « On a une conclusion, c'est que les portails, ce sont des intermédiaires financiers entre les émetteurs et les investisseurs. », soutenait Sophie Jean, de l’AMF.
Une grande partie des discussions mercredi portaient d’ailleurs sur le fardeau réglementaire optimal que pourraient supporter ces plateformes. D’une part, une réglementation trop exigeante pourrait avoir pour conséquence de tuer le marché dans l’œuf. D’autre part, une réglementation trop permissive pourrait déboucher sur des cas de fraudes.
Chris Arsenault, associé principal du fonds iNovia Capital, a plaidé pour une réglementation souple où la communauté séparerait elle-même le bon grain de l'ivraie : « La question de la simplicité est extrêmement importante. Il faudrait un mécanisme où le cautionnement se fait par la communauté. Par exemple, si des investisseurs aguerris ont investi dans l’entreprise, ça donnera confiance aux investisseurs moins sophistiqués. »
Maxime Lévesque, pdg de Fundo.ca, voit quant à lui le financement collaboratif d’équité comme une extension de financement collaboratif tel que déjà pratiqué par son site, dont le fonctionnement est similaire à celui de Kickstarter : « Si quelqu’un investit 2000 $ dans un projet dans lequel il croit, il ne le fait pas pour ramasser de l’argent pour sa retraite, mais pour donner un coup de pouce », fait-il valoir.
Comme Éric Bisson de Laplebe.ca, lui aussi présent mercredi, Maxime Lévesque souhaite accueillir des campagnes de financement collaboratif d’équité dès qu’il pourra le faire en toute légalité.