[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. Jeu et productivité, on le sait, ne sont pas des antonymes. Le jeu est depuis longtemps utilisé dans les institutions scolaires comme outil d’apprentissage et dans les milieux de travail comme outil de motivation. Le recours au jeu pour obtenir une main-d'œuvre gratuite et abondante, toutefois, n’en est qu’à ses balbutiements. Cette tendance découle du succès de reCaptcha, aujourd’hui une propriété de Google, qui utilise les captchas pour numériser efficacement des textes. Rappelons que les captchas, qui prennent la forme d’une série de lettres et de chiffres déformés que l’utilisateur doit transcrire, servent à déterminer si une requête informatique est issue d’un humain ou d’un logiciel.
Le type de travail gratuit généré par les captchas peut être obtenu grâce au jeu. L’entreprise en démarrage Microtask, qui veut exploiter ce genre d’opportunité, a d’ailleurs conçu un jeu reprenant l’idée de reCaptcha. Mole Bridge, dont le but est de construire des ponts en transcrivant des mots dans des poutres, permet ainsi de numériser les archives de la bibliothèque nationale de Finlande.
Le fondateur de reCaptcha, Luis Von Ahn, souhaite aller plus loin en reprenant le concept dont il a été un pionnier en l’appliquant à un logiciel didactique. Il a ainsi mis au point Duolingo, un logiciel permettant à ses utilisateurs d’apprendre une seconde langue... Grâce à ceux-ci, Duolingo pourra effectuer un grand volume de traduction en éliminant les coûts de main-d'œuvre.
Selon Jane McGonigal, auteur du livre Reality is Broken, les jeux vidéo rendraient heureux justement parce que les compléter serait un travail difficile. Même que leur niveau de difficulté serait supérieur à celui rencontré dans le cadre de nombreux emplois. Dans le futur, il est ainsi aisé d’imaginer le lancement de jeux exploitant bien plus que la capacité des joueurs à transcrire des mots.