
[Photo : capture d'écran]
BLOGUE. La devise virtuelle bitcoin a décidément le vent dans les voiles. Son cours par rapport au dollar américain a augmenté de 127 % au courant du dernier mois et les entreprises légitimes qui font partie de l’écosystème ont le vent dans les voiles.
La start-up BitPay permet depuis peu aux marchands travaillant avec Amazon d'accepter les bitcoins, le gouvernement américain souhaite maintenant réglementer la devise et un Albertain a fait parler de lui en annonçant qu'il accepterait un paiement en bitcoins pour sa maison, mise en vente récemment.
La devise comporte plusieurs avantages pour les entreprises légitimes, dont j’avais dressé les grandes lignes dans un précédent article. Néanmoins, une importante proportion des échanges économiques en bitcoins sont vraisemblablement illégaux.
Le bitcoin est en effet l’unique mode de paiement accepté par plusieurs marchés en ligne de produits et services illégaux. Le plus connu d’entre eux, Silk Road, est souvent qualifié d’Amazon de la drogue. On peut en effet y acheter une grande variété de stupéfiants, de pièces d'identité réelles ou contrefaites et de guides pratiques expliquant comment commettre divers actes illégaux.
Le commerce des armes a été banni de Silk Road, mais d'autres services cachés de Tor ont pris le relai, en proposant toute une gamme d’armes prohibées. Et c’est sans parler des plateformes spécialisées dans les assassinats.
Comme le titre de ce billet le laisse entendre, Silk Road propose également de fausses cartes d’assurance maladie, de même que de faux permis de conduire québécois. Les deux pièces d’identité falsifiées sont proposées sous forme de combo par un certain KingOfClubs au prix de 6,58 bitcoins (461$). Le permis de conduire acheté individuellement coûte quant à lui 3,99 bitcoins (279 $).
Le vendeur précise la liste d’informations qu’on doit lui fournir et renvoi même les acheteurs à cette page Web du département américain, qui explique comment prendre une bonne photo de passeport. Au bas de la page du faux permis de conduire québécois, on peut toutefois lire le commentaire d’un acheteur soutenant que le document falsifié aurait besoin de quelques améliorations afin de pouvoir être assimilable à un vrai.
La suite : Le secret du succès de Silk Road : l’anonymat