Combien vaut un lien d'amitié Facebook? Un dollar!

Publié le 02/02/2012 à 12:22, mis à jour le 02/02/2012 à 16:51

Combien vaut un lien d'amitié Facebook? Un dollar!

Publié le 02/02/2012 à 12:22, mis à jour le 02/02/2012 à 16:51

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Facebook a déposé hier son formulaire (S-1) préalable à un premier appel à l’épargne public auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC). Ce document, fort instructif sur l’entreprise, révèle notamment qu’il y a quelque 100 milliards de liens d’amitié sur Facebook.

Si le réseau social était valorisé à 100 milliards de dollars américains lors de son entrée en bourse, les liens d’amitié du réseau social seraient valorisés à un dollar pièce. Cette information, bien qu’amusante, est peu significative en soit. Malgré tout, c’est la force de rétention de tous ces liens d’amitié reliant entre eux quelque 845 millions d’utilisateurs actifs qui fait de Facebook une destination Web difficile à surpasser, malgré tous les efforts de Google et de son réseau concurrent de 100 millions de membres. Après tout, un réseau social où on ne retrouve pas ses amis, aussi élégant soit-il, a la même valeur qu’un restaurant sans clients.

Facebook a dégagé un profit d’un milliard de dollars sur des revenus de 3,7 milliards en 2011. Aussi, comme le souligne Bernard Mooney, une valorisation à 100 milliards ferait en sorte que l’action de Facebook serait vendue à 149 fois les profits de l’entreprise. Il a raison de souligner que, malgré la qualité de l’entreprise, son action serait un peu chère à ce prix, du moins d’un point de vue financier. François Pouliot compare quant à lui ce ratio à celui d’Amazon, qui est de 140, mais dont la courbe de croissance est plus à-pic que celle de Facebook.

D’un point de vue opérationnel, l’argument que la valeur réelle de l’entreprise puisse atteindre celle que les investisseurs lui attribuent peut être fait. Comme Google, Facebook tire la majeure partie de ses revenus de la publicité, soit 85%, contre 96% pour Google. Cette dernière, qui est valorisée à quelque 188 milliards, a engrangé des revenus et des profits environ 10 fois plus importants que Facebook en 2011, avec 11,7 milliards de profit sur un chiffre d’affaires de 37,9 milliards. Google a également environ 10 fois plus d’employés, avec 32 467, contre seulement 3200 pour Facebook.

On pourrait conclure de cette démonstration que Facebook devrait valoir 10 fois moins que Google. Toutefois, si on ajoute à l’équation le fait que Facebook a déjà dépassé Google en terme de nombre de minutes passées sur son site par les internautes, on comprend que Facebook pourrait multiplier ses revenus et ses profits plusieurs fois sans avoir besoin d’augmenter son audience. Sa régie publicitaire, Facebook Ads, quoique de plus en plus populaire, est encore rudimentaire. Elle ne se compare pas à la finesse du duo vedette de Google, AdSense (publicité contextuelle) et AdWords (référencement payant).

Il est de notoriété publique que le pdg de Facebook Mark Zuckerberg n’est pas motivé par l’argent. Il n’aurait d’ailleurs pas cédé à la tentation de concrétiser sa fortune sur papier en vendant ses actions sur les marchés secondaires, puisqu’il détient encore pas moins de 28% de l’entreprise. Aussi, ce n’est pas étonnant qu’il ne soit pas impatient à monétiser l’audience de Facebook. À titre d’exemple, le réseau social n’offre aucune solution publicitaire mobile, alors qu’il compte pas moins de 425 millions d’utilisateurs mobiles actifs. Du reste, Zuckerberg compte peut-être sur d’autres sources de revenus pour assurer la croissance de l’entreprise, comme les ventes de biens virtuels, qui ont augmenté de 500% depuis 2010.

 

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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