
Arianna Huffington, de passage à Montréal pour le lancement du Huffington Post Québec mercredi, a prononcé un discours à l’invitation du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Le discours portait sur l’impact des médias sociaux sur le monde, mais elle n’a pas manqué de parler du Huffington Post et de ses stratégies sur les médias sociaux.
Arianna Huffington n’a pas hésité à s’attaquer de front à controverse québécoise autour du fait que le Huffington Post ne rémunère pas ses blogueurs. Il faut dire que cette question n’est pas unique au Québec et qu’elle a également dû défendre cette pratique aux États-Unis. Elle a expliqué que de plus en plus de gens souhaitaient s’exprimer et que le Huffington Post offrait à ses blogueurs une plateforme pour le faire. Elle a comparé celle-ci à Twitter, dont les utilisateurs produisent du contenu sans attendre une compensation financière en retour.
La femme d'affaires a continué en expliquant que le succès du Huffinton Post venait du fait que la publication mettait ses lecteurs au centre de son produit. Selon elle, les journalistes professionnels demeurent essentiels au succès de sa publication… dans la mesure où leurs reportages permettent de susciter le débat et de le faire durer.
La présidente du Huffington Media Group a également expliqué que les utilisateurs étaient plus impliqués au sein d’une communauté bâtie autour de leurs intérêts. Ce constat a ainsi motivé la multiplication des sites thématiques, toujours associé à des pages Facebook et des comptes Twitter distincts. Depuis l’acquisition du Huffington Post par AOL en février 2011, pas moins de 36 de ces sites thématiques ont été ajoutés à la vingtaine qui avait déjà été lancée. Parmi les plus récents, mentionnons le Huffington Post Divorce et le Huffington Post Good News.
Durant son allocution, Arianna Huffington a également expliqué pourquoi elle avait nommé un jeune homme de 26 ans au poste de chef de publication (managing editor) en janvier dernier. Il s'agit de Jimmy Soni, qui occupait jusqu’à tout récemment le poste de chef du personnel du groupe et qui n’a par ailleurs aucune expérience en journalisme. Elle expliqué l'avoir choisi à cause de sa connaissance des médias sociaux, soulignant au passage qu'une telle nomination serait impensable au sein d'un groupe médiatique traditionnel.