Ma start-up a subi un dur coup, mais je reste debout

Publié le 20/02/2017 à 14:48

Ma start-up a subi un dur coup, mais je reste debout

Publié le 20/02/2017 à 14:48

Lorsque j’ai commencé ce blogue en juin, je me suis engagé à vous parler de ma start-up sans filtre jusqu’à ce que j’atteigne le million de chiffre d’affaires. La semaine dernière, je ne vous ai pas dit TOUTE la vérité. Je vous ai expliqué comment on était parvenu à obtenir 10000$ en 4 heures avec notre campagne de sociofinancement sur Ulule, mais je n’ai pas abordé les embûches que j’ai eu à surmonter durant la semaine.

Après tout, vu de l’externe, Hardbacon vivait un moment fort et, bien honnêtement, je n’avais pas envie de briser l'élan exceptionnel de la campagne de sociofinancement qui a nécessité trois mois de préparation. Je n’ai pas non plus eu le temps d’avoir assez de recul sur ces événements pour les analyser publiquement.

Il y a eu tellement de choses à faire dans le cadre de la campagne de sociofinancement que je suis pratiquement encore en mode autopilote. Je me suis donc contenté de parler de la manière dont nous avions préparé notre campagne qui, soit dit en passant, devrait franchir la barre des 25000$ aujourd’hui.

Le reste de la semaine a été plus difficile, car j’ai continué à promouvoir la campagne et, comme tout le monde me félicitait, je me sentais obligé de jouer le rôle de l’entrepreneur qui connaît un succès fou. Ce n’est pas facile, car d’un côté, je ne voulais pas avoir l’air du gars qui pisse dans la soupe, et de l’autre, je vivais un moment difficile.

Voici ce qui est arrivé chez Hardbacon. Mon associé Charles m’a remis sa démission le 8 février dernier pour des raisons personnelles. À sa demande, je ne vais pas vous donner plus de détails là-dessus. Après avoir annoncé le départ de Charles aux développeurs, l’un d’entre eux a choisi de quitter, entre autres choses parce qu’il pouvait gagner beaucoup plus ailleurs. Ça n'a absolument rien à voir, mais le départ de notre directrice du marketing a coïncidé avec ces annonces; cela dit, elle me l'avait annoncé des semaines à l'avance, et c'était afin de joindre une autre entreprise dans les mêmes fonctions. 

Bref, rien de bien encourageant, même si c’est le propre de lancer une start-up sans financement externe. Quand on ne verse pas de salaire, c’est difficile de garder une équipe en place… Cela dit, je ne rejette pas la responsabilité de ce qui est arrivé sur le manque d’argent uniquement. C’est moi qui ai choisi de créer une équipe au moment où je l'ai fait, c’est moi qui aurais dû être en mesure de la motiver davantage et c’est moi qui aurais dû boucler une ronde de financement plus rapidement pour payer des salaires.

C’est tout un coup, mais sur le plan corporatif, la convention d’actionnaires préparée par nos avocats de Lavery me permet de reprendre le contrôle de 100% des actions. Ça aurait donc pu être pire.

En plus, j'ai la chance de compter sur le support indéfectible de mon épouse Wiktoria Swiecicka, qui s'adonne à être la meilleure designer en ville. 

La suite des choses 

La semaine dernière, le rythme intenable imposé par les premiers jours de la campagne a laissé place à une accalmie qui m’a donné le temps de réfléchir. Disons que ça n’a pas été la semaine la plus facile, mais ça m’a permis de regarder le chemin parcouru, et de me rendre compte que je vois la ligne d’arrivée plus clairement que jamais.

J’ai décidé de consacrer toutes mes énergies à la campagne de sociofinancement durant les prochaines semaines. Faire une pause sur le plan du développement de l’application me permettra de consacrer plus de temps à la campagne, dont le succès me permet désormais d’offrir une preuve tangible à quiconque se questionne à savoir si le grand public a un intérêt à investir de manière autonome. Pour les 327 contributeurs à notre campagne sur Ulule, la réponse est «oui». Et pas un «oui» pour être poli, mais un «oui» qui vient avec un numéro de carte de crédit! 

Ceci dit, j’ai toujours l’ambition de faire de Hardbacon une organisation exceptionnelle. Je vais donc rebâtir l’équipe, mais cette fois, en prenant davantage mon temps. Aussi, j’ai l’intention d’y aller une étape à la fois. La prochaine étape, pour moi, est de trouver un développeur mobile qui croit autant que moi dans la démocratisation du marché boursier. Pour ce qui est de trouver un directeur des finances pour remplacer Charles, je me rends compte que ce n’est pas une bonne idée à court terme. En fait, j’ai décidé d’attendre que Hardbacon ait grandi avant de réfléchir sérieusement à pourvoir ce poste.

Nous avions prévu de lancer une première mouture de notre application mobile en juin. Je pense encore que c’est possible, mais c’est clair qu’il y a un risque que l’appli ne soit pas prête à ce moment. Quant au cours sur l’investissement qui nous a permis d’amasser 24725$ au moment d’écrire ces lignes, ces événements n’affecteront en aucun cas sa livraison en juillet prochain. Même que je vais essayer de le livrer avant.

La conclusion de tout ça? Il n’y en a pas vraiment, sinon qu’il faut apprendre de ses erreurs et se relever chaque fois qu’on tombe. Et je me suis relevé, et j’ai plus que jamais l’intention d’arriver à destination.

Principales réalisations:

Mesures de croissance:

  • Revenus (incluant les pré-commandes) : 4875$ (total: 29 265,50$, croissance: 20%)
  • Nouveaux abonnés à l’infolettre : 730 (total: 5198, croissance: 16%)
  • Nouveaux abonnés sur Instagram : 279 (total: 1965, croissance: 17%)
  • Nouveaux J’aime sur Facebook : 126 (total: 2970, croissance: 4%)

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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