
BLOGUE. La prolifique consultante en médias sociaux Michelle Blanc a qualifié sur son blogue la controverse qui a affecté Lassonde en fin de semaine de «tempête dans un verre de jus».
Elle n’a pas tout à fait tort, dans la mesure où des litiges du même genre sont très fréquents et n'alertent pas l'opinion publique. En revanche, elle minimise la portée de cette affaire et le rôle des médias sociaux (un sujet qu’elle maîtrise pourtant très bien) dans cette dernière. La consultante, qui a dévoilé dans ce même billet qu’elle était consultante pour Lassonde, attribue la controverse à l’article sur le sujet publié dans La Presse, qu’elle juge tendancieux. [Michelle Blanc agit également à titre de consultante pour TC Media, propriétaire du Groupe Les Affaires.]
Il est vrai que la controverse n’aurait sans doute pas vu le jour si l’histoire de Deborah Kudzman n’avait pas été relayée par un média traditionnel. Cependant, la « tempête dans un verre de jus » qui a suivi tire son origine des médias sociaux et de ses influenceurs.
À mon avis, la réaction de l’animateur Guy A. Lepage, qui a écrit sur Twitter qu’il ne boirait plus de jus Oasis, a eu un impact plus important dans cette affaire que celui des journaux.
Je conviens avec Michelle Blanc que son client, Lassonde, a probablement agit comme l'aurait fait n'importe quelle autre entreprise dans les mêmes circonstances. Après tout, nous vivons dans une société de droit et Lassonde n’a rien fait d’illégal.
En règle générale, l’opinion publique se préoccupe très peu des litiges commerciaux. Cependant, dans le cas en présence, un concours de circonstances a amené un grand nombre de personnes à s’indigner d’un litige donné. Et ce sont les médias sociaux, et non pas le quotidien de la rue Saint-Jacques, qui sont à l’origine de cette animosité populaire.
Les médias sociaux ont beaucoup à apporter aux entreprises et Michelle Blanc fait un bon travail pour informer les décideurs de leurs avantages.
Cependant, l'émergence de ces médias les contraint également à composer avec des risques auxquels ils n'étaient pas confrontés auparavent. Ces risques de tempêtes, qui peuvent déborder du cadre inoffensif d'un verre de jus et avoir des conséquences graves, menacent aussi bien les entreprises présentes sur les médias sociaux que celles qui n’y sont pas. La seule différence est que celles qui y sont pourront réagir plus rapidement et, à défaut d’en tirer profit, pourront au moins limiter les dégâts, comme Lassonde l’a fait.