
[Photo : 123RF]
En matière d'environnement, il n'est pas productif d'accabler les pollueurs en espérant qu'ils changeront leurs comportements. Au mieux, ils se diront que laisser leur voiture au garage ne fera pas de différence. Au pire, ils iront jusqu'à nier leur responsabilité. Nous sommes ainsi faits : nous détestons nous sentir coupables, et pour éviter ce sentiment, nous sommes prompts à nous dédouaner.
Pour encourager le changement, la science nous engage plutôt à susciter des émotions positives et à mettre en lumière des solutions claires et accessibles.
C'est ce que fait Les Affaires en contribuant, pour la 4e année consécutive, à Solutions&Co, une initiative internationale au cours de laquelle une vingtaine de médias économiques dans le monde publient simultanément des reportages sur des solutions d'affaires en faveur du climat (à lire ici). Notre contribution cette année : un reportage sur Polystyvert, une PME montréalaise qui exploite une technologie de recyclage du polystyrène.
Sa présidente et fondatrice, Solenne Brouard Gaillot, était d'ailleurs du panel réuni par le CORIM, fin novembre, titré «Changements climatiques : l'économie verte peut-elle combler le retard ?». Au cours de l'événement, il a été question de ce que peuvent faire les entreprises pour protéger le climat (outre prendre acte de leur responsabilité dans le problème lui-même). Un exemple de mesure franchement inspirante, la Caisse de dépôt et placement du Québec a trouvé comment s'assurer d'atteindre son objectif d'augmenter ses investissements sobres en carbone de 50 % d'ici 2020 par rapport à 2017 : «Notre président Michael Sabia a eu l'idée de le lier à la rémunération» des cadres responsables des décisions d'investissements, a indiqué Kim Thomassin, première vice-présidente, affaires juridiques et secrétariat.
Il a également été question des leviers forts dont disposent les décideurs publics pour stimuler l'économie verte. En voici trois : 1. Pour mettre à l'échelle des solutions technologiques comme celle de Polystyvert, «c'est peut-être aux marchés publics de montrer l'exemple», a avancé Sidney Ribaux, directeur général d'Équiterre. 2. Ces PME ont également besoin de plus de clarté administrative ; Mme Brouard Gaillot dit consacrer 10 % de sa masse salariale à démêler les différents programmes gouvernementaux. 3. Enfin, et non le moindre, le levier réglementaire : «L'enjeu, c'est d'adopter des lois contraignantes, des signaux de prix...», a très bien résumé Mme Thomassin, par ailleurs membre du Groupe d'experts sur le finance durable du gouvernement du Canada.
Si ce ne sont pas là des solutions claires et accessibles...
Julie Cailliau
Éditrice adjointe et rédactrice en chef, Groupe Les Affaires
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