Résidences privées pour aînés: vaste chantier pour la nouvelle génération

Publié le 24/05/2017 à 12:04

Résidences privées pour aînés: vaste chantier pour la nouvelle génération

Publié le 24/05/2017 à 12:04

Source: Fotolia

Le vieillissement de la population est un sujet de plus en plus discuté au Québec. Les baby-boomers arrivent à la retraite et dans l’immobilier, comme ailleurs, on tente de voir comment ceux-ci changeront le marché.

Pour l’instant, on regarde surtout si ces gens déménageront dans une plus petite propriété maintenant que les enfants ont quitté la maison. Toutefois, les différents acteurs du marché de la résidence de personnes âgées commencent déjà à se positionner pour l’arrivée de la future génération.

D’ailleurs, à ce propos, dans le dernier rapport de perspective du marché immobilier de la RMR de Montréal de la SCHL on pouvait lire qu’il y avait eu un sommet dans le nombre d’unités construites en 2015. Un recul a été noté en 2016, mais, selon eux, «ce segment de marché est appelé à représenter une part importante de la construction de logements locatifs au cours des prochaines années».

Portrait du marché

Selon les éléments colligés par JLR à partir des données du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec , on comptabilise 1 837 résidences privées pour aînés (RPA) dans la province.

Ils offrent un total de 121 210 unités pouvant accueillir une personne ou plus selon le type de logements. Les RPA comportant plus de 110 unités représentent 19 % des immeubles, mais 64 % des unités locatives.

Un marché de quelques joueurs

Quelques gros consortiums possèdent une fraction importante des grands complexes pour personnes âgées. Selon un rapport du Réseau FADOQ datant de février 2015, les cinq principaux propriétaires de RPA (Chartwell, Cogir, Résidences Soleil, Groupe Maurice et Réseau Sélection) fournissaient environ 29 % des unités disponibles. Les immeubles détenus par ces consortiums étaient constitués en moyenne de 237 unités locatives. Ces données remontent à 2015 et depuis la construction de nouvelles unités a bondi.

Les 5 principaux consortiums bâtissent, au total, plus d’une dizaine de résidences actuellement. On voit bien qu’ils se positionnent pour l’arrivée d’une nouvelle cohorte. Parmi ceux-ci, on note la croissance marquée du Groupe Maurice, avec 6 projets en construction en ce moment. D’un autre côté, en 2015, Réseau Sélection annonçait vouloir investir deux milliards de dollars en 5 ans pour accroître leur nombre d’unités.

La clientèle

Toujours selon les données colligées par JLR à partir des publications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, en date du 8 mars 2017, un peu plus de 121 000 personnes habitaient en RPA. De ce nombre, 87 % ont plus de 75 ans. La tranche des 65 à 74 ans représente seulement 11 % des résidents et ne constitue pas la principale clientèle.

Adaptation des données du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec par JLR

Environ 29 % des gens âgés de plus de 85 ans vivent en RPA alors que seulement 2 % des personnes âgées entre 65-74 ans habitent en résidence.

Présentement, les baby-boomers ont entre 52 et 71 ans. Ils représentent pour l’instant une mince fraction des personnes en RPA, mais cette importante cohorte est la génération pour laquelle le marché se prépare.

État et perspectives

En 2016, il y avait 642 675 personnes âgées de 75 ans et plus dans la province selon l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ). Il y avait donc 5,3 personnes âgées pour chaque unité locative en RPA.

Plusieurs nouvelles unités devront être construites pour garder ce ratio constant, car le poids démographique des 75 ans et plus est en croissance. En considérant les projections démographiques de l’ISQ, il faudrait ajouter environ 26 000 unités pour 2021 et près de 100 000 pour 2031 afin de maintenir un ratio similaire à celui d’aujourd’hui.

Cependant, ce n’est pas toutes les régions du Québec qui nécessiteront autant de nouvelle construction, car certaines proposent beaucoup de choix et ont des taux d’inoccupation élevés. Pour d’autres régions, par contre, le manque d’offre se fait déjà sentir et les taux d’inoccupation sont faibles.

Dans un prochain article, je vous présenterai un portrait régional. Vous pouvez également consulter l’étude complète de JLR pour plus d’informations. 

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine