Immobilier: les mauvaises créances en hausse pour un 6e mois

Publié le 05/10/2016 à 06:35

Immobilier: les mauvaises créances en hausse pour un 6e mois

Publié le 05/10/2016 à 06:35

(Photo: Fotolia)

Les nouvelles continuent d’être négatives en ce qui concerne les mauvaises créances au Québec. En effet, septembre est le 6e mois consécutif où les délaissements et préavis d’exercice sont en croissance. Par contre, les hausses sont de moindre ampleur ce mois-ci, ce qui est un signe encourageant après plusieurs mois difficiles.

Selon les actes publiés au Registre foncier et colligés par JLR, 861 préavis d’exercice ont été émis en septembre 2016 sur une ou des propriétés au Québec, soit un bond de 11% relativement à la même période en 2015.

Malgré la hausse, il faut mentionner que le total de préavis d’exercice publié pour le mois est descendu sous la barre des 900. Cela n’avait pas été vu depuis mars dernier.

Sur 12 mois, 10 441 préavis d’exercice ont été publiés dans l’ensemble de la province, ce qui représente une croissance de 5% comparativement à la période d’octobre 2014 à septembre 2015. Les dernières hausses ont propulsé le total sur 12 mois à un niveau inégalé en sept ans. Il s’agit d’un nombre légèrement plus élevé que ce qui avait été enregistré à la fin de 2009 et au début de 2010.

Qu’est-ce qu’un préavis d’exercice? Il s’agit d’un acte pouvant être émis par un créancier à la suite d’un non-respect des engagements de l’emprunteur (souvent un non-paiement). Cet acte informe le propriétaire que le prêteur pourrait saisir la propriété après un certain délai si la situation n’est pas résolue.

Évolution du nombre de préavis d’exercice et de délaissements

Si aucune entente n’est conclue à la suite de l’émission d’un préavis d’exercice, le prêteur peut, après un certain délai, saisir la propriété. L’emprunteur peut également choisir volontairement de remettre les clés à son créancier. Les délaissements englobent tous ces types de reprises de la propriété par le créancier.

En septembre 2016, 207 actes de ce type ont été compilés, soit 2% de plus qu’à la même période en 2015. Sur 12 mois, la progression est de 12% pour atteindre 2 652 délaissements. On sent un ralentissement de la croissance comme en témoigne la hausse de septembre plus faible que celle sur 12 mois.

Délais de revente plus long

Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer la tendance haussière des derniers mois. D’une part, la dette en proportion du revenu disponible des ménages canadiens ne cesse de croître, atteignant un ratio de 169,85 au deuxième trimestre de 2016, selon les données de Statistique Canada. Cette valeur est en constante progression.

D’autre part, le taux de chômage, selon les données désaisonnalisées de Statistique Canada, était en hausse de 0,1% en août relativement à juillet pour atteindre 7,1%. Finalement, malgré la reprise des ventes immobilières en 2016, les délais de revente demeurent relativement longs, selon les données publiées par la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ).

Les copropriétés sont particulièrement touchées par ce phénomène, tout comme les régions plus éloignées. Un long délai de revente implique une plus grande difficulté à revendre à bon prix afin de rembourser le ou les prêteurs en cas de problèmes financiers. Néanmoins, les délais de revente sont appelés à s’améliorer tranquillement avec la reprise des ventes dans plusieurs secteurs.

Les régions les plus touchées

Les hausses de mauvaises créances semblent être présentes partout au Québec puisqu’aucune région n’a connu une amélioration des deux types de mauvaises créances au cours des 12 derniers mois. Les régions les plus durement touchées par les augmentations au cours des derniers mois sont le Bas-Saint-Laurent, la Mauricie, l’Estrie, l’Abitibi-Témiscamingue et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Pour plus de détails sur votre région, consultez le rapport « Tendances des mauvaises créances de septembre 2016 — JLR »

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine