Immobilier: moins de clés sous la porte en 2017

Publié le 04/01/2018 à 14:40, mis à jour le 04/01/2018 à 14:40

Immobilier: moins de clés sous la porte en 2017

Publié le 04/01/2018 à 14:40, mis à jour le 04/01/2018 à 14:40

Photo: 123rf.com

Cette année, la reprise de l’économie québécoise a été bénéfique au marché immobilier. L’amélioration a permis au nombre de propriétaires en difficulté de paiement de diminuer. La tendance s’est même renforcée en fin d’année.

Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et colligés par JLR, 532 préavis d’exercice ont été comptabilisés en décembre 2017 dans la province, ce qui constitue un recul de 14% relativement au même mois en 2016.

Ce chiffre est le plus bas enregistré depuis que les statistiques sont compilées, c’est-à-dire janvier 2009.

Il faut mentionner que décembre compte souvent moins de mauvaises créances que les autres mois puisque le nombre de jours ouvrables est généralement plus faible. Cet aspect combiné à une tendance à la baisse des préavis d’exercice permet donc d’établir un nouveau record.

L’année 2017 se termine avec un repli marqué des préavis d’exercice puisque des diminutions ont été notées au cours des 4 derniers mois. Pour l’ensemble de 2017, 7952 préavis d’exercice ont été enregistrés, soit un recul de 11% par rapport à l’année dernière.

Rappelons qu’un préavis d’exercice est un acte pouvant être émis par un créancier à la suite d’un non-respect des engagements du débiteur (souvent un non-paiement). Cet acte avertit le propriétaire que le prêteur pourrait saisir son immeuble après un certain délai si la situation n’est pas résolue.

Évolution du nombre de préavis d’exercice et de délaissements

Source : JLR

À la suite de l’émission d’un préavis d’exercice, le créancier peut éventuellement saisir la propriété si aucune entente n’est conclue ce qui sera considéré comme un délaissement. Un propriétaire qui remet librement les clés à son prêteur comptera également pour un délaissement.

Au cours du dernier mois, 152 actes de ce type ont été compilés, ce qui représente une chute de 23% relativement à décembre 2016. Seulement deux mois depuis janvier 2009 ont enregistré moins de délaissements que décembre 2017.

Au cours de 2017, la diminution des préavis d’exercice était marquée, mais la baisse des délaissements s’est fait attendre. On sent toutefois que l’amélioration commence à s’installer puisque des reculs ont été notés durant 4 des 5 derniers mois de l’année.

Pour l’année 2017, un total de 2540 délaissements ont été colligés. Ce nombre est 7% inférieur à celui enregistré en 2016.

Les tendances baissières devraient se poursuivre en début de 2018. Si le marché immobilier continue de bien performer cette année, les mauvaises créances devraient demeurer à des taux historiquement bas.

La décroissance du nombre de mauvaises créances publiées telle que calculée à partir des publications au Registre foncier est cohérente avec les résultats de l’Association des banquiers canadiens. Cette organisation a révélé que 0,30% des prêts hypothécaires à l’habitation effectués par les principales banques canadiennes étaient en souffrance en août 2017 (plus 3 mois de non-paiements) au Québec, le plus bas pourcentage enregistré depuis décembre 2008.

Bien que le chiffre soit historiquement faible pour la province, il demeure plus élevé que le taux de prêt en souffrance pour l’ensemble du Canada qui lui se situe à 0,24%.

Analyse économique

Le taux de chômage a atteint un creux historique à 5,4% en novembre, selon les données désaisonnalisées de Statistique Canada. Toute l’année 2017 a été marquée par une amélioration importante du marché de l'emploi. Rappelons qu’en janvier 2016 le taux de chômage se situait à 7,6%. La bonne tenue de l’emploi a probablement contribué à diminuer le nombre de ménages aux prises avec des problèmes financiers.

Qui plus est, la vigueur de l’emploi a permis aux ventes de propriétés résidentielles de grimper et aux prix de monter. Cette croissance du marché immobilier a possiblement donné la chance à certains propriétaires en difficultés financières de vendre leur immeuble à bon prix plutôt que de remettre celui-ci à leur créancier.

Détails par région administrative

Le calcul des mauvaises créances sur une période de 12 mois est privilégié à l’analyse mensuelle pour les tendances régionales puisque cela permet de mieux observer les variations advenant le cas qu’un faible nombre d’avis soit émis pour un mois dans une région. Seule la région de la Capitale-Nationale a enregistré une hausse, quoique légère, des préavis d’exercice cette année. Une augmentation des délaissements a été constatée dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Capitale-Nationale, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et de Chaudière-Appalaches.

Pour plus de détails sur votre région, consultez le rapport « Tendances des mauvaises créances de décembre 2017 — JLR ».

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À propos de ce blogue

Économiste chez JLR Solutions foncières, Joanie Fontaine analyse le marché immobilier et ses différentes composantes. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle réalise des études statistiques à partir de la base de données de JLR comptant plus de 6,5 millions de transactions, en plus des rôles d’évaluation municipale, des permis de construction et des recensements de Statistique Canada. JLR est la seule entreprise au Québec à disposer de l’historique de toutes les transactions immobilières réalisées depuis 1986.www.jlr.ca

Joanie Fontaine