Responsabiliser collectivement les médecins et débureaucratiser


Édition du 31 Janvier 2015

Responsabiliser collectivement les médecins et débureaucratiser


Édition du 31 Janvier 2015

Malheureusement, ceux qui cherchent aujourd'hui à le réparer sont encore une fois des bureaucrates et des médecins en conflits d'intérêts, puisque la rémunération de ces derniers provient de ce système. Il est à prévoir que l'on se dirige de nouveau vers un échec, d'autant plus que le ministre de la Santé Gaétan Barrette, qui a pourtant l'énergie et le courage de s'attaquer à de gros dossiers, ne veut pas toucher à la rémunération à l'acte.

Pour les médecins, ce système fonctionne en effet très bien, puisqu'il ne nécessite aucune mise en marché. Il leur suffit d'inscrire des clients sur une liste et de louer un bureau dans une clinique. Une petite question en passant : avons-nous vraiment tous besoin d'un médecin de famille comme on veut nous en convaincre ?

Une solution «soviétique»

Le ministre veut nous faire croire qu'il a trouvé la solution aux difficultés d'accès à un médecin de famille avec son projet de loi 20, que la Fédération des médecins omnipraticiens a qualifié de «soviétique».

Après avoir accru le nombre des médecins (+ 17 % depuis 2008) et augmenté leur rémunération moyenne (+ 37 % depuis 2008), des solutions qui «n'ont pas marché», a dit le ministre, celui-ci a sorti le bâton. En effet, si son projet de loi est adopté tel quel, les agences, les établissements et la RAMQ devront tenir des registres portant sur les engagements des médecins et les heures d'exercice autorisées pour chaque activité, le nombre de patients vus, le suivi de leurs activités, des heures travaillées, des lieux où les patients sont traités, et même sur le transfert entre médecins d'obligations de soins envers des patients, transfert qui devra faire l'objet d'un «consentement écrit et signé».

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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