1. Les pouvoirs attribués au ministre sont excessifs : approbation du plan stratégique de chacun des 16 CISSS et des quatre hôpitaux universitaires non fusionnés de Montréal (CHUM, CUSM, Sainte-Justine, Institut de cardiologie), détermination des budgets détaillés de ces entités avec interdiction de les permuter pour tenir compte d'enjeux particuliers, et nomination de tous leurs administrateurs, directeurs généraux et directeurs généraux adjoints ;
2. En enlevant aux dirigeants des CISSS tout pouvoir décisionnel autre que ceux liés à l'exécution de ce qu'aura décidé le ministre, le projet de loi les déresponsabilisera et les démotivera ; cet effet se répercutera dans le réseau ;
3. En intervenant essentiellement auprès des instances du réseau, le ministre tente de faire croire à la population que les problèmes d'exécution du système de santé sont une affaire de structure et que l'intégration des agences de santé et de services sociaux dans les CISSS fera économiser 220 M$. C'est facile à dire, puisque personne ne pourra prouver le contraire. Selon des experts, plus les structures sont imposantes et complexes, plus elles coûtent cher. On l'a bien vu dans les municipalités fusionnées. En réalité, le projet de loi 10 est victime de «structurite», une maladie chronique grave selon laquelle le sujet croit que les problèmes d'exécution se règlent toujours par une réforme de structure.