Québec devrait percevoir la TVQ sur les achats en ligne à l'étranger


Édition du 06 Décembre 2014

Québec devrait percevoir la TVQ sur les achats en ligne à l'étranger


Édition du 06 Décembre 2014

Toutefois, ce phénomène n'a pas échappé au Conseil québécois du commerce détail, qui a réclamé une telle politique dans un mémoire présenté à la Commission d'examen sur la fiscalité québécoise que préside Luc Godbout.

Combattre la concurrence déloyale

Personne n'aime voir apparaître de nouvelles taxes, mais il y a plusieurs raisons qui justifieraient une action de nos gouvernements face à la concurrence déloyale des détaillants étrangers qui vendent leurs produits sur Internet à l'étranger sans percevoir de taxe de vente :

1. Le commerce électronique explose, son volume mondial ayant atteint 963 G$ US en 2013, en hausse annuelle moyenne de 19 % depuis 2011. Les Canadiens auraient acheté pour 19 G$ de cette façon en 2012, une croissance de 24 % par rapport à 2010. Quant aux achats de produits sur le Web par les Canadiens à l'étranger, ils auraient atteint 2,4 G$, dont 1 G$ par les Québécois. Ce phénomène réduit les parts de marché des marchands ayant pignon sur rue, menaçant à la fois leur survie et les emplois qu'ils procurent. Les difficultés auxquelles se heurtent des détaillants québécois ne sont pas étrangères à leurs lacunes en matière de commerce électronique ; au Québec, une entreprise sur deux a un site Internet et seulement une sur huit a un site transactionnel ;

2. Les grandes plateformes sont souvent des délinquants fiscaux. Alors qu'Amazon, Apple et Facebook ont transféré des activités en Irlande pour économiser de l'impôt, la grande plateforme chinoise Alibaba est enregistrée aux îles Caïmans, un paradis fiscal. Selon la revue Le Détaillant, le géant américain eBay aurait réussi à réduire à seulement 3 % son taux d'imposition mondial effectif en 2011 ;

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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