Le référendum écossais a ouvert une boîte de Pandore


Édition du 27 Septembre 2014

Le référendum écossais a ouvert une boîte de Pandore


Édition du 27 Septembre 2014

D'une part, les changements promis en catastrophe par les leaders politiques à quelques jours du référendum sont des engagements personnels, qui n'ont pas été entérinés par leur parti. Il faut s'attendre à ce que plusieurs députés de Westminster, et principalement des membres du caucus conservateur, qui n'aiment pas la social-démocratie écossaise rouspètent.

D'autre part, le calendrier que se sont donné les chefs de parti est très serré : un livre blanc sur les pouvoirs à transférer d'ici le 30 octobre, une consultation des Écossais (le Parlement et la société civile) et un projet de loi qui doit être présenté d'ici la fin de janvier 2015.

On a promis à l'Écosse un pouvoir de taxation, la protection de son système de santé et un plus grand contrôle sur les services publics offerts, mais le premier ministre conservateur David Cameron a pris, le lendemain du référendum, un engagement qui a semé la bisbille à Westminster et que le quotidien The Guardian lui a demandé de mettre au rancart.

Cet engagement, c'est d'enlever aux députés des trois nations qui ont leur propre Parlement (l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord) et qui siègent à Westminster le droit de voter sur les lois qui concernent les Anglais. Les députés représentant l'Angleterre ont pour seul Parlement celui de Westminster, où les lois qui concernent les Anglais sont aussi votées par les députés représentant les trois autres nations.

L'ajout de cet enjeu dans le débat qui s'amorce compliquerait considérablement les négociations sur le nouvel arrangement désiré par M. Cameron qui, ce faisant, est devenu suspect aux yeux des autres chefs de parti.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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