Le contexte électoral a terni le projet de cimenterie McInnis


Édition du 29 Mars 2014

Le contexte électoral a terni le projet de cimenterie McInnis


Édition du 29 Mars 2014

Le contexte dans lequel le projet de cimenterie gaspésienne a été annoncé en a fait un dossier politique.

La première ministre Pauline Marois y a vu une occasion de marquer des points pour son parti. En parodiant Maurice Duplessis, elle a déclaré qu'il était payant de voter «du bon bord». La cimenterie sera située à Port-Daniel dans la circonscription de Bonaventure, qui a maintenant un député péquiste après avoir été un château fort libéral.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a condamné la participation de l'État dans ce projet et y a vu un abus de fonds publics. Pour sa part, le chef libéral, Philippe Couillard, s'est engagé, si son parti est porté au pouvoir, à revoir le financement du projet.

Essayons de démêler tout cela.

Tout d'abord, il s'agit d'un projet d'une société privée, Ciment McInnis, dont l'actionnaire principal est Beaudier, société de la famille de Laurent Beaudoin, actionnaire principal de Bombardier (avions et trains passagers) et de BRP (véhicules récréatifs). Beaudier possède le terrain et a financé des études pour confirmer sa viabilité, assurer sa pérennité (estimée à 100 ans) et évaluer ses impacts environnementaux.

Investissement Québec (IQ) y investira 100 millions de dollars en capital-actions et garantira un prêt de 250 M$, consenti au taux du marché. Il ne s'agit pas de subventions, mais de placements comme IQ en fait dans d'autres sociétés.

La Caisse de dépôt et placement, qui n'est pas une société d'État (elle gère des caisses de retraite et des fonds de régimes d'assurance), investira elle aussi 100 M$ en capital-actions. La Caisse prend ses décisions de façon indépendante et sur la base d'un rendement attendu.

D'autres investisseurs privés doivent se joindre au capital-actions, mais le reste du financement proviendra de prêts garantis par les installations.

Le projet pourrait bénéficier du congé fiscal de 10 ans pour les projets de 300 M$ et recevoir l'appui d'Exportation et développement Canada, qui assure les exportations. Le marché visé est celui de la côte est des États-Unis. Le produit y sera acheminé par bateau, le moyen de transport de loin le plus économique pour ce produit.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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