Cet engagement a eu l'effet d'une bombe dans la coterie des commentateurs politiques, qui y ont vu le risque d'un suicide politique. Mais ce n'est pas nécessairement le cas : selon un sondage de la firme Nanos réalisé avant que la récession ne soit officielle, 79 % des Canadiens disaient croire que le pays est en récession économique et 54 % appuyaient un retour à une période de déficits. Après les excès du passé et les déficits chroniques qui affligent de nombreux pays, ce terme a acquis une connotation péjorative, ce qui amène les politiciens à s'en dissocier le plus possible. Mais respirons par le nez. L'équilibre budgétaire n'est ni une doctrine ni même un principe de saine gestion de l'économie d'un pays. Un déficit peut être acceptable quand l'économie est en difficulté, que les finances publiques le permettent (la dette fédérale équivaut à environ 30 % du PIB) et qu'il est utilisé pour financer des programmes sensés, tels des investissements en infrastructures. C'est le cas ici :
1. L'économie canadienne est en récession ;
2. La politique monétaire a atteint ses limites. La dernière baisse à 0,5 % du taux directeur n'a pas eu d'effet marqué sur le taux préférentiel ;
3. Les taux d'intérêt, ayant atteint des niveaux historiquement bas, sont très favorables ;
4. Un déficit de 10 G$ par rapport à un produit intérieur brut de 2 000 G$ n'est pas significatif ;
5. Plusieurs infrastructures canadiennes sont dans un état lamentable. De plus, comme elles durent pendant des générations, il est pertinent qu'elles puissent être financées par de la dette ;
6. Les investissements en infrastructures engendrent des retombées importantes. Ils créent de nombreux emplois directs et indirects grâce aux services-conseils et aux matériaux utilisés, aux salaires élevés et aux impôts payés.
Plusieurs économistes jugent qu'il est pertinent que les gouvernements profitent du contexte actuel pour soutenir leur économie en investissant dans leurs infrastructures. C'est le point de vue, entre autres, de Kevin G. Lynch, ancien sous-ministre fédéral des Finances sous Paul Martin, ancien greffier du Conseil privé sous Stephen Harper et actuellement vice-président du conseil de BMO Groupe financier.
Il est difficile de débattre de grandes politiques en campagne électorale. Mais cela n'empêche pas de s'élever au-dessus de la mêlée et de regarder ce qui est indiqué pour l'économie. Un programme d'infrastructures ciblé et bien conçu fait partie de la catégorie des bonnes idées.
J'aime
Pierre Karl Péladeau promet que son parti présentera à temps pour la prochaine élection un relevé des actifs fédéraux à partager advenant l'indépendance du Québec, ainsi qu'une proposition de répartition de la dette fédérale. Il veut aussi se pencher sur la monnaie qu'un Québec indépendant pourrait utiliser. Si le Parti québécois réalise ce programme, il fournira enfin une plateforme claire à partir de laquelle les Québécois pourront débattre et voter.
Je n'aime pas
Une arbitre de griefs vient d'ordonner à l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, de pourvoir des postes permanents de chauffeurs opérateurs par des employés réguliers. Ainsi, l'arrondissement ne peut plus recourir à des employés auxiliaires pour les remplacer. Raison : la convention collective l'emporte sur le droit de gérance de la Ville.