C'était la dernière force du Blackberry...

Publié le 12/10/2011 à 18:23, mis à jour le 13/10/2011 à 11:12

C'était la dernière force du Blackberry...

Publié le 12/10/2011 à 18:23, mis à jour le 13/10/2011 à 11:12

Photo : Bloomberg

BLOGUE. Comme si les choses n'allaient pas déjà assez mal pour Research in Motion, il fallait que survienne cette panne, et il fallait qu'elle survienne maintenant. 

On sait tous à quel point les utilisateurs de Blackberry sont accrocs à leur bidule, au point où on a jadis surnommé l'appareil « Crackberry ». Évidemment, une panne comme celle de cette semaine allait provoquer la panique.

Ce n'est pas la première fois que le réseau de RIM tombe en panne. Depuis 2007, on a dénombré au moins quatre grandes pannes du genre. Mais comme on devient de plus en plus dépendants de ces appareils chaque jour, chaque nouvelle panne paraît pire que la précédente.

Celle-ci survient en plus à un très mauvais moment, pour un paquet de raisons.

PLUS : BlackBerry: le service revient peu à peu

Comment ça marche

Mais commençons par expliquer sommairement pourquoi une telle panne peut survenir et, surtout pourquoi elle ne peut survenir que pour les Blackberry. 

Contrairement aux autres fabricants de téléphones intelligents, RIM ne se fie pas qu'aux infrastructures des opérateurs de réseau et à l'Internet en général pour faire communiquer ses appareils.

L'entreprise a construit son propre réseau de serveurs par qui passent toutes les communications de type « données » (courriels, messages Blackberry Messenger ou BBM, navigation Internet, etc.) d'un appareil Blackberry.

Une telle infrastructure procure des avantages. C'est ce qui permet par exemple aux Blackberry d'être considérés comme très sécuritaires pour l'envoi et la réception de courriels. Ça permet aussi de compresser les données qui sont échangées, de façon à consommer moins de bande passante, ce qui est particulièrement utile en voyage. Finalement, ça permet aussi d'échanger des messages, les fameux « PIN » qui ne laissent de traces nulle part, ce que les politiciens soumis à la Loi sur l'accès à l'information ont compris et apprécient depuis longtemps.

Mais il y a un inconvénient: quand ladite infrastructure plante, comme c'est le cas cette semaine, la panne est générale. Elle n'est pas limitée à un opérateur (par exemple Telus ou Bell) et se répand très rapidement géographiquement. Les opérateurs eux-mêmes n'y peuvent rien, sauf essayer de calmer les utilisateurs qui les appellent alors qu'ils sont en beau « joualvert »...

Pourquoi ce n'était pas le temps

Nous disions donc que le moment pouvait difficilement être plus mal choisi.

En effet, on peut penser que les récents déboires de RIM, avant même cette panne, ont solidement ébranlé la confiance de plusieurs utilisateurs, qui en viennent à remettre en question le choix de leur prochain appareil.

C'est vrai pour M. et Mme Tout-le-Monde, mais c'est aussi vrai pour les responsables des technologies au sein des entreprises, qui achètent ces appareils à coups de centaines, voire de milliers, pour leurs employés.

Ces responsables font déjà l'objet de pressions intenses de leurs collègues pour pouvoir utiliser d'autres appareils (iPhone, Android, Windows Phone, etc.) pour le travail. L'un des derniers remparts auxquels pouvait s'accrocher RIM pour les empêcher de céder à ces pressions, c'était l'existence de son infrastructure sécuritaire et unique.

Mais s'il y a bien une chose à laquelle les responsables informatiques sont allergiques, plus encore que les risques de sécurité, ce sont les pannes, qui peuvent paralyser leur entreprise.

Or l'iPhone et les appareils Google ne communiquent peut-être pas de façon aussi sécuritaire, ils n'en sont pas pour autant des livres ouverts. Et ils ne sont surtout pas sujets à de telles pannes généralisées, du moins pas à des pannes qui n'affecteraient pas aussi les Blackberry.

C'était probablement la dernière chose dont Research in Motion avait besoin.

 

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