FNB passif ou FNB à gestion active?

Publié le 29/01/2013 à 14:21, mis à jour le 29/01/2013 à 20:20

FNB passif ou FNB à gestion active?

Publié le 29/01/2013 à 14:21, mis à jour le 29/01/2013 à 20:20

BLOGUE. Le débat entre la gestion passive et la gestion active est encore d’actualité. D’un côté, les investisseurs déçus de leurs rendements des dernières années, se tournent de plus en plus vers les fonds négociés en bourse (FNB) indiciels. De l’autre, les gestionnaires de portefeuille tentent de démontrer qu’ils peuvent battre les marchés tout en couvrant leur frais de gestion et proposent constamment de nouvelles stratégies qui auraient offert de bons rendements au cours des dernières années. Qui a raison? Voici mon grain de sel!

Tout d’abord, quelques précisions. Un FNB passif tente de répliquer un indice de marché bien connu, généralement pondéré en fonction de la capitalisation des titres. Il existe aussi des FNB quasi-passifs (ou à stratégie intégrée) dont l’objectif est de répliquer un indice moins connu et qui suivent des règles prédéfinies (CRQ, ZDV). Ce ne sont pas des FNB à gestion active puisque les gestionnaires n’ont pas vraiment de liberté, mais ce ne sont pas non plus des FNB passifs comme le S&P/TSX Composite (XIC, ZCN) ou le S&P 500 (XSP, ZUE).

Maintenant, allons-y d’un fait indéniable : la gestion active est, au mieux, un jeu à somme nulle. Pour résumer les propos de Jacques Lussier dans son dernier livre « Successfull investing is a process », collectivement les investisseurs détiennent le marché. Ainsi, si un investisseur réalise un meilleur rendement que le marché, il le fait au dépend d’un autre investisseur. Ça ne peut être autrement. Lorsque l’on tient compte des frais liés à la gestion active (frais de gestion, frais de transactions, ….), la gestion active devient un jeu à somme négative. Plus il y d’argent investi en gestion active, plus les investisseurs s’appauvrissent collectivement.

Plusieurs études corroborent ce fait et démontrent que les gestionnaires de fonds mutuels n’obtiennent pas de meilleurs rendements que les indices sur plusieurs années. Par exemple, au Canada, selon le dernier rapport SPIVA Canada 2011, au cours de la dernière période de 5 ans, seulement 2,7 % des fonds d'actions canadiennes de grandes capitalisations ont surperformé l'indice S&P/TSX Composite. Est-ce à dire que l’on doit toujours investir passivement? Pas nécessairement.

Personnellement, pour avoir rencontré plus de 1000 gestionnaires de portefeuilles, je n’accorde plus beaucoup d’importance à la gestion active classique de sélection de titres par laquelle un investisseur ou une équipe d’analystes, par leur talent exceptionnel ou un travail acharné, évaluent les états financiers, calculent différents ratios financiers ou rencontre la direction d’une compagnie afin de déterminer si c’est un bon investissement ou non. Si cette approche fonctionnait, la majorité des fonds communs de placements auraient battu leur indice au lieu de sous-performer sur d’aussi longues périodes.

Là où il y a possibilité d’obtenir un meilleur rendement à long terme, c’est avec un processus systématique de gestion de portefeuille qui profite du fait que les investisseurs ne sont pas toujours rationnels. Pensez à la bulle techno et au poids de 36,5 % que représentait Nortel dans l’indice TSX à son sommet. Certes, c’était la représentation du marché et la valeur que les investisseurs accordaient à ce titre. Mais était-ce rationnel? Est-ce qu’un portefeuille, par exemple, qui n’aurait pas été pondéré selon la capitalisation boursière des titres n’aurait pas été plus approprié? Si oui, est-ce toujours le cas? Comment identifier une telle stratégie? Quelles sont les caractéristiques d’une telle stratégie? Un travail d’analyse exhaustif est requis pour y répondre.

Bref, à moins d’être capable, en tant qu’investisseur, de comprendre les raisons fondamentales pour lesquelles une stratégie donnée peut battre son indice sur une longue période (et pas nécessairement à chaque année), je crois que la gestion passive est probablement appropriée pour la majorité des investisseurs autonomes. C’est une approche simple et peu coûteuse lorsqu’implantée en utilisant un choix réfléchi de FNB.

Vous-voulez quand même tenter votre chance? Et bien avant de choisir un FNB à gestion active ou un FNB quasi-passif (à stratégie intégrée), lisez les prospectus et ne vous fiez pas (ou presque pas) aux rendements passés (réels ou simulés), car rappelez-vous qu’il est plutôt facile pour un gestionnaire de portefeuille de démontrer qu’une stratégie donnée a bien performé dans le passé. C’est une tout autre chose que d’affirmer que la même stratégie sera de mise pour les années à venir. L’idéal est de comprendre la stratégie et les raisons fondamentales/structurelles qui en font un choix approprié.

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), une entreprise dynamique et innovatrice qui offre la première solution de conseils en placements en ligne indépendante, personnalisée et à faible coût. Une approche systématique à long terme combinée à l’utilisation de fonds négociés en bourse (FNB) permet d’offrir des portefeuilles adaptés tant pour les besoins des investisseurs autonomes que pour les investisseurs recherchant une gestion de portefeuille clés en main. « Les FNB démystifiés » est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada.

 

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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