FNB : À qui profite la multiplication des fonds négociés en bourse?

Publié le 03/06/2016 à 12:30

FNB : À qui profite la multiplication des fonds négociés en bourse?

Publié le 03/06/2016 à 12:30

Depuis quelques années, la multiplication des fonds négociés en bourse (FNB) s’est accélérée. Au début, plusieurs nouveaux FNB comblaient des lacunes importantes dans l’offre de produits et les nouveaux FNB permettaient réellement de créer de meilleurs portefeuilles, mieux diversifiés et à plus faible coût. La multiplication des FNB a d’ailleurs favorisé la compétition entre les fournisseurs de FNB et menée à une impressionnante baisse des frais de gestion.

Dans la dernière année, l’industrie a changé. Devant la popularité grandissante des FNB et l’intérêt des investisseurs pour des fonds à plus faible coût, le nombre de fournisseurs et de FNB ont explosé et tout indique que cette tendance va se poursuivre.

Le hic c’est qu’il est devenu bien plus difficile pour un investisseur de faire un choix éclairé. D’un côté, le nombre de FNB indiciels s’est accru, et de l’autre, les FNB dits actifs se sont multipliés. Les FNB actifs permettent aux fournisseurs d’obtenir des frais de gestion plus élevés en échange d’une composition de portefeuille qui s’éloigne des grands indices de marchés et qui, selon des analyses historiques, semblent pouvoir procurer un rendement plus élevé. Or, tous ces FNB actifs ne battront pas les indices sur une période de plusieurs années. On n’a qu’à regarder la performance globale des fonds communs de placement pour s’en convaincre.

Pour faire le bon choix, l’investisseur doit être capable de bien analyser les raisons fondamentales qui peuvent faire en sorte qu’un fonds sera meilleur qu’un autre. Ce n’est pas une mince tâche et ce n’est certainement pas en regardant uniquement les rendements passés d’une stratégie qu’on y arrive.

Cette complexité accrue favorise les réseaux de distribution des institutions financières qui excellent dans le marketing de produits financiers. Plus il y a de fonds, plus les investisseurs ont du mal à s’y retrouver dans cet univers, plus ils ont besoin d’aide, et plus ils sont réceptifs aux campagnes publicitaires.

Ce n’est pas si simple!

On serait donc porté à croire que c’est l’industrie qui a tout à gagner d’une multiplication des fonds, c’est vrai. Mais il y a un autre facteur à considérer. Au cours des dernières années, j’ai eu l’occasion d’analyser un grand nombre de portefeuilles d’investisseurs autonomes. Tous ces portefeuilles comportaient des lacunes importantes telles qu’un niveau de risque inapproprié, une diversification déficiente ou des problèmes d’efficacité fiscale. L’impact monétaire de ses lacunes était généralement bien supérieur aux frais épargnés par la gestion autonome du portefeuille.

En rendant la construction de portefeuille plus complexe, la multiplication des FNB aura peut-être un effet bénéfique imprévu. Inciter les investisseurs autonomes à avoir davantage recours à des professionnels. Pour être bénéfiques, ces conseils personnalisés devront toutefois être obtenus à un coût raisonnable et sans conflit d’intérêts, ce qui permettra de bénéficier pleinement des nombreux avantages d’un portefeuille de FNB bien construit.

N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des questions sur les FNB ou si vous aimeriez que j’aborde un sujet particulier dans ce blogue.

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). « Les FNB démystifiés » est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada. Suivez-nous aussi sur Twitter et facebook.

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Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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