Comment investir dans les matières premières?

Publié le 22/05/2015 à 11:20

Comment investir dans les matières premières?

Publié le 22/05/2015 à 11:20

(Photo: Bloomberg)

BLOGUE. Les fournisseurs de fonds négociés en bourse (FNB) rivalisent de créativité pour lancer des stratégies de plus en plus spécialisées. Est-ce que les investisseurs sont pour autant mieux servis?

Le plus récent ajout est le Canadian Crude Oil Index ETF (CCX) d’Auspice Capital Advisors, le 10e fournisseur à lancer des FNB au Canada. CCX est un FNB dédié au cours du pétrole canadien qui a été lancé il y a quelques jours. L’idée d’investir dans le pétrole canadien peut paraître attrayante au cours actuel, mais encore faut-il bien comprendre ce que l’on achète. Ce FNB n’est pas aussi simple que d’investir dans un FNB d’actions canadiennes. Il comporte des risques et des frais bien différents.

Investir dans un tel FNB de matière première est une décision similaire à celle d’investir dans l’or, dans le gaz naturel ou même le café. Il s’agit d’espérer que le prix de la matière première prendra de la valeur d’ici à ce qu’on la revende, que d’autres investisseurs seront prêts à payer plus cher pour le même bien dans quelques jours, quelques mois. Ce n’est clairement pas un investissement à long terme.

Pour vous en convaincre, voici un exemple simplifié (dans la réalité, un FNB comme le CCX n’achète pas directement la matière première, mais s’y expose via des contrats de gré à gré). Imaginez que vous achetez un lingot d’or. L’or est l’exemple le plus facile, car il ne se dégrade pas avec le temps et s’entrepose facilement, contrairement à du blé, du café ou du soya. Dans 5 ans, 10 ans, le lingot d’or sera… encore un lingot d’or. Il n’aura rien produit. La seule façon d’obtenir un rendement positif est d’espérer qu’un autre investisseur voudra payer plus cher pour le même bien. Ce n’est pas très attrayant comme proposition.

L’autre façon de s’exposer à l’or est d’investir dans des sociétés qui exploitent l’or. La valeur de ces sociétés sera aussi fortement influencée par le prix de la matière première, mais au moins ils produisent un bien et ont un modèle d’affaires qui a été financé par d’autres investisseurs qui s’attendent à un rendement sur leur investissement. C’est une proposition nettement plus intéressante à long terme.

À mon avis, ce nouveau FNB sur le pétrole canadien s’adresse plus à des spéculateurs qu’à des investisseurs à long terme. Si votre objectif est d’investir à long terme dans le potentiel du pétrole canadien ou de toutes autres matières premières, il est probablement préférable d’investir dans un FNB qui détient plusieurs sociétés exploitant ces mêmes matières premières.

Le Canada étant un producteur important de matières premières, investir dans un panier diversifié d’actions canadiennes procure déjà une exposition importante à ce secteur. Dans ce contexte, est-il pertinent d’allouer une portion supplémentaire de son portefeuille à ce secteur en y ajoutant, par exemple, un FNB dédié au pétrole?

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). « Les FNB démystifiés » est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada. Suivez-nous aussi sur Twitter et facebook.

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Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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