Le danger des fonds sectoriels : l’exemple de l’intelligence artificielle

Publié le 01/12/2017 à 15:46

Le danger des fonds sectoriels : l’exemple de l’intelligence artificielle

Publié le 01/12/2017 à 15:46

Dans mon dernier billet, j’expliquais les caractéristiques du premier fonds négocié en bourse (FNB) géré par l’intelligence artificielle au Canada, le Horizons Active A.I Global Equity ETF (MIND). Depuis, j’ai reçu plusieurs questions de lecteurs sur d’autres FNB de robotisation ou liés à l’intelligence artificielle (I.A.) tels que le FNB ROBO Global Robotics & Automation Index ETF (ROBO) et le Robotics & Artificial Intelligence ETF (BOTZ), tous deux transigés sur les bourses américaines. L’analyse de ces deux FNB est très différente du FNB canadien.

Le MIND utilise un algorithme d’intelligence artificielle pour choisir les actifs dans lesquels investir. C’est donc un FNB dont l’objectif est de remplacer le processus d’allocation d’actif généralement faite par une personne humaine ou un modèle financier par un algorithme utilisant l’I.A.

De leur côté, les FNB ROBO et BOTZ sont des FNB bien plus conventionnels. Ces FNB investissent dans des entreprises qui se sont positionnées dans des secteurs précis tels que la robotisation, l’automatisation et l’intelligence artificielle. Ce n’est pas très différent d’un FNB ciblant les banques canadiennes ou un FNB qui cible des titres qui exercent leurs activités dans l’industrie de la marijuana. Bref, ce sont des FNB sectoriels.

Les FNB sectoriels peuvent être attrayants pour un investisseur qui veut cibler de façon tactique (et souvent spéculative) un secteur pendant un certain temps. Mais à long terme, c’est rarement un choix optimal. Tenter d’identifier les secteurs qui auront les meilleurs rendements dans les mois ou années à venir est particulièrement difficile, et je connais peu d’investisseur capable de réussir à cette tâche systématiquement sur plusieurs années ou idéalement plusieurs décennies.

Dans les faits, bâtir un portefeuille composé de plusieurs fonds sectoriels revient généralement à s’exposer à une partie limitée du marché, souvent avec un niveau de risque plus élevé, tout en payant des frais astronomiques. Pourquoi? Simplement, parce que la quasi-totalité des FNB sectoriels comporte des frais beaucoup plus élevés que les indices de marchés élargis. À titre d’exemple, le FNB ROBO facture des frais de 0.95% et le BOTZ de 0.68%. C’est nettement plus élevé que le IVV ou le VOO qui répliquent le S&P500 à 0.04%. Bref, un investisseur qui composerait sont portefeuilles uniquement de plusieurs FNB sectoriels se rapprocheraient d’une exposition au marché avec des frais totaux jusqu’à 25 fois plus élevés.

À moins d’avoir une boule de cristal, il est donc probablement préférable à long terme de choisir des FNB qui s’exposent à des indices de marchés mieux diversifiés comme le S&P 500, le S&P/TSX composite ou le MSCI EAFE plutôt que de sélectionner plusieurs FNB sectoriels.

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À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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