Village global: jeunes entrepreneurs québécois recherchés

Publié le 14/05/2014 à 17:21

Village global: jeunes entrepreneurs québécois recherchés

Publié le 14/05/2014 à 17:21

Les récents sondages sur la "vitalité" de la pépinière entrepreneuriale québécoise persistent à nous le rappeler: quatre jeunes sur 10 choisissent l'entrepreneuriat comme choix de carrière numéro un(1).

Faut s'en réjouir mais modérément! Entreprendre oui, mais pas dans le secteur manufacturier ni dans l'agriculture. Oui dans le commerce de détail, l'hébergement, la restauration, les arts, les spectacles et les loisirs. Double réjouissance, l'idée de voir nos jeunes preneurs de risques s'investirent dans le divertissement des citadins et des villageois d'ici et de ceux qui nous visitent est sans doute porteur d'espoirs saisonniers. Pas très contraignant non plus pour les capitaux de risques, le dispositif éducatif et autres autorités de tutelle.

Dans le village global, s'entend la planète entrepreneuriale, la présence québécoise est toujours trop discrète, occasionnelle et ne semble pas s'inscrire dans un cadre stratégique très concerté. A la question posée lors d'un récent panel universitaire sur les axes à prioriser pour la jeune entreprise québécoise en Chine, la réponse s'est limitée à évoquer quelques secteurs traditionnels, minerais et sirop d'érable inclus.

Quand on parle de culture entrepreneuriale, va pour la dignité, l'autonomie et les plaisirs de la vie locale. Toutefois, visons-nous un podium dans le palmarès mondial de l'innovation technologique, sociale? Quel en est l'échéancier? Les trois secteurs prioritaires? Quels types de partenariat d'affaires pour valoriser notre "intelligence", nos brevets, notre créativité scientifique et l'accessibilité aux plateformes de production et aux réseaux industriels et financiers? Notre relève entrepreneuriale est-elle au rendez-vous des safaris internationaux d'idées, ces TEDx et World Economic Forum qui changent le monde et stimulent les mises en chantier de nouvelles initiatives? Où sont les Hydro-Québec et autres qui pourraient éveiller la puissance de multiples jeunes talents d'ici soucieux de s'associer à l'électrification des transports en Chine, à l'assainissement des eaux en Inde, au traitement des sols en Europe de l'Est et des déchets urbains dans une certaine Afrique en éveil.

On ne rêve pas ici de la naissance prématurée d'une génération de "serial entrepreneurs" qui contrediront la désolante statistique du "trop bien chez nous" et de son corollaire " du pourquoi ailleurs". On rêve d'efforts structurés, convergents et créatifs comme ceux qui se discutent cette semaine au Congrès de l'ACFAS dans l'environnement conducteur qu'est l'Université Concordia.

Place aux grappes d'innovation sectorielle et croisée et des caravanes de jeunes compétiteurs locaux transformés en brigades concertées sur les marchés étrangers. Parions que les jeunes entreprises seront au rendez-vous de missions d'affaires bien ciblées.

On sait désormais que de ne pas essayer lorsqu'on a le talent recherché à l'échelle globale n'est pas une option. Foi des CGI, CANAM, Bombardier, CAE, et combien d'autres dans toutes les régions qui, dans un passé pas si lointain, étaient des quantités négligeables sur les grandes artères mondiales.

D'ici là, le Québec, un hub de valorisation de l'industrie du numérique? Un carrefour mondial des innovations et applications industrielles en sciences de la santé, en agro-alimentaire ?

Le touriste tant convoité sera peut-être un potentiel partenaire d'affaires!

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1 (Les Affaires, édition du 3 mai, 2014)