Innovation et entrepreneuriat: les nouveaux samouraïs japonais

Publié le 20/03/2015 à 14:18

Innovation et entrepreneuriat: les nouveaux samouraïs japonais

Publié le 20/03/2015 à 14:18

Le Japon occupe toujours, bien que très discrètement, la 3e place sur le podium des plus grandes puissances économiques. Besogneuse, la main-d'œuvre nippone se concentre sur un atoll de 4 grandes îles qui se distinguent favorablement parmi les 6 852 îles qui ont façonné une culture hermétique de 127 millions d'habitants.

Coincée entre la Chine nouvelle et l'Allemagne disciplinée, le cœur japonais bat à l'Ouest, ses aspirations et habitudes récentes nous le confirment. Le Japon, dans l'œil occidental, s'illustre dans les grandes réussites industrielles telles les Toyota, Panasonic, Sony, NTT Domoco pour n'en retenir que quelques représentations mythiques.

La réussite japonaise ne s'arrête toutefois pas seulement sur les parvis des grosses sociétés, toujours hyperactives dans l'obtention de brevets et orgueilleuses de leur titre de première détentrice mondiale.

Innovation et start-ups

Depuis quelques années à peine, « les murs tombent entre les startups et les grandes sociétés ou conglomérats industriels », pour reprendre une analogie récente. Aux gros, les brevets; aux petits les innovations, pour ainsi dire! Résultats : les jeunes entrepreneurs se décomplexent, savourent le goût du risque et s’ouvrent aux métissages scientifiques, culturels et sociaux. Une nouvelle classe de Samouraïs est née, guerriers de la créativité et de l'innovation. Toute une révolution dans une société hyper hiérarchisée, enclavée dans ses pratiques ancestrales et, osons le terme, toujours réticente devant l'étranger.

La stratégie nippone de l’innovation

Nous retiendrons l'Indice Bloomberg de l'Innovation (Bloomberg Innovation Index) pour rendre compte de la dynamique du Japon. Six critères sont retenus:

L'intensité de l'activité R&D, la productivité industrielle, la valorisation des nouvelles technologies, la concentration de chercheurs, l'éducation supérieure et le nombre de brevets.

Selon l'Indice Bloomberg, le Japon, en 2014, se classerait 2e rang, derrière la Corée du Sud et devant l'Allemagne.

Les assises de cette performance reposent sur le consensus privé et public exprimé dans l'énoncé stratégique de 2007 et l'horizon de référence 2025.Trois axes majeurs caractérisent cette volonté partagée:

• La science et la technologie

Innovation rime ici avec la création et le renforcement de centres de recherche, lancement de nouveaux programmes et projets afin de « séduire les belles têtes » pour qu'elles rejoignent les pôles régionaux d'innovation et activent ainsi l'objectif de délocalisation de la recherche: partenariats université-industrie, amélioration de la compétitivité globale des extrants de la recherche et de la formation scientifique.

• Les systèmes sociaux

Les pouvoirs publics japonais reconnaissent l'importance de stimuler la collaboration et les synergies à haute valeur ajoutée entre les communautés scientifiques, industrielles et collectivités locales. S'y ajoutent, l'accréditation de zones franches (non réglementées), soustraites aux pressions réglementaires et inerties bureaucratiques.

• Les ressources humaines

Cap sur la culture entrepreneuriale et la créativité. Les mangas de l'innovation et de l'entrepreneurship contrediront les dommages collatéraux et accélérés d'une population vieillissante. Le Japon nouveau sera jeune, audacieux et risquer, Ouvert sur le monde, baladeur entre les salles de cours et les planchers d'usine et des laboratoires où se profilent les brevets qui confortent désormais grandes sociétés et relève créative et innovatrice.

L'initiative emblématique de la ville d'Osaka avec ses incubateurs équipés des dernières technologies et animés de ses séances d'humour rassembleuses, les fameux « rakugo », sessions de conteurs d'histoires comiques, entre autre effervescence culturelle, se distingue, depuis 2013, comme le pôle d'exemplarité pour la « Global Innovation ». La nouvelle boussole!

Le jeune Japonais est invité à voyager. Forcé, faut aussi le dire. Il faut désormais cultiver sa "supériorité" en la confrontant, en la métissant et en scandant la différence nippone sous le chapiteau mondial de la créativité et de l'innovation.

Culture forte mais ouverte sur le monde, concertation domestique et aussi internationale, émulation de la startup comme nouvelle niche pour dominer le palmarès mondial de l'innovation énergétique et environnementale.

À voir ce que fut le Japon des années cinquante et ce qu'est devenu le Japon d'aujourd'hui, l'on ne peinera guère à lui concéder le mérite de son ambition!