T(r)op secrets

Offert par Les Affaires


Édition du 02 Août 2014

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Édition du 02 Août 2014

C'est dans le Quartier de l'innovation de Montréal, dans une petite ruelle perpendiculaire à la rue Notre-Dame, à un jet de pierre de l'ÉTS. À l'entrée flotte un petit drapeau sur lequel on peut lire «Centech». Derrière la porte, 20 locaux et autant de start-ups. Bienvenue au Centre de l'entrepreneurship technologique de l'ÉTS (Centech), qui a été nommé Incubateur de l'année 2013 par la Canadian Association of Business Incubation. C'est ici, sans tambour ni trompette, que des idées issues majoritairement des étudiants de l'ÉTS se transforment en projets entrepreneuriaux. Depuis 1996, date de création du Centech, 30 entreprises ont vu le jour dans l'incubateur, créant 560 emplois. Certains entrepreneurs ont même fondé d'autres entreprises, portant à 1 000 la création de nouveaux emplois. Un exemple ? GG Telecom, un fabricant de caméras spécialisées pour la chasse et la pêche de Victoriaville, qui emploie aujourd'hui plus de 70 personnes.

L'incubateur doit avant tout sélectionner les meilleurs projets. La personnalité du candidat est déterminante. «Ce qui compte, c'est surtout la personne et l'équipe, pas tant le produit», souligne Philippe Jacome, conseiller en gestion financière au Centech. Après, il faut faire vite. «Nous ne sommes pas les seuls à avoir des idées, rappelle M. Jacome. Une grande entreprise peut mettre d'un coup 10 M$ sur un projet et nous passer devant.» La vitesse est un enjeu. Le hic, c'est que parfois, ça prend des mois pour avoir des approbations pour un financement, déplore M. Jacome. Le Centech est loin de se décourager. Le centre foisonne de projets. Il est sur le point de lancer un accélérateur d'entreprises.

Au Canada, 45 universités offrent du soutien aux étudiants et aux chercheurs qui souhaitent commercialiser des produits et des services. Peu connus du grand public, ces incubateurs sont des secrets trop bien gardés. Tout comme les activités de Helge Seetzen, cet immigrant allemand installé à Montréal, qui parcourt les universités du monde pour dénicher les meilleures idées des étudiants afin d'en faire des start-ups. Si cet entrepreneur est à la une cette semaine, c'est pour souligner sa contribution à l'économie et rappeler que nos universités sont un terrain fertile pour l'entrepreneuriat.

Les gouvernements semblent tendre l'oreille, du moins Ottawa. En 2013, le fédéral a alloué 60 millions de dollars sur cinq ans pour aider les accélérateurs et les incubateurs d'entreprises. En 2014, 40 M$ supplémentaires ont été octroyés à ce programme, le portant à 100 M$. Ce n'est pas énorme, mais c'est déjà ça. «Vous savez, remarque M. Jacome, parfois on a juste besoin de 50 000 $ pour faire un produit révolutionnaire.»

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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