Progrès voulu

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Septembre 2014

Progrès voulu

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Édition du 20 Septembre 2014

J'ai la chance d'avoir un informaticien à la maison. Qui plus est, dont le domaine d'études était l'intelligence artificielle. C'est donc très naturellement que j'ai évoqué avec lui notre manchette sur ces robots qui viennent radicalement transformer nos métiers et notre économie.

Je l'avoue d'emblée, je ne suis pas très au fait des toutes dernières avancées technologiques (je m'arrête à la Watch d'Apple). Je lui ai par conséquent posé une question très simple : «Où en sommes-nous en matière d'intelligence avec les robots ?» «Tu ne connais pas le test de Turing ?» m'a-t-il à son tour demandé. «Ben, ça me dit vaguement quelque chose», ai-je avoué, un peu gênée.

Me voilà donc partie en grande exploration de ce fameux test. Il a été développé en 1950 par Alan Turing, un Britannique tenu pour être l'un des pères de l'informatique. L'idée derrière le test est de voir jusqu'à quel point un ordinateur est capable d'avoir une conversation avec un humain. Pour réaliser l'expérience, un humain dialogue à l'aveugle avec un autre humain ou un ordinateur. Il ne sait pas qui se trouve en face de lui. Si l'humain pense qu'il discute avec un autre humain (et qu'il s'agit en fait de l'ordinateur), la machine passe avec succès le test dit de Turing.

Je vous vois déjà venir avec votre question : quelles sont les machines qui ont déjà passé le test avec succès ? Eh bien, le 7 juin dernier, l'université anglaise de Reading a affirmé que pour la première fois un logiciel développé par une équipe d'informaticiens russes a passé le test de Turing. Gros bémol toutefois : le test a été contesté, notamment parce que les réponses de la machine correspondaient plus ou moins à celles... d'un enfant de 13 ans.

La technologie progresse, certes, mais pas encore au point de remplacer l'intelligence humaine. En sera-t-elle un jour capable ? Nul ne le sait. En attendant, c'est vrai, elle transforme notre quotidien. Mais réfléchissons-y un instant. Si elle transforme nos vies, c'est que nous le voulons bien aussi. Si les iPhone se vendent comme des petits pains, c'est que nous, consommateurs, sommes prêts à les acheter. «La technologie ne décidera pas de nos emplois», a déclaré Andrew Lippman pas plus tard que la semaine dernière au RDV Média d'Infopresse. Le fondateur et directeur du MIT Media Lab a insisté : «Notre avenir ne sera pas dicté par la technologie. L'avenir sera décidé par nous, par la société. L'avenir est entre nos mains». Une autre manière de voir les choses. Soit dit en passant, ce journal a été écrit par des humains.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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