Moins et mieux

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Février 2014

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Édition du 15 Février 2014

Chantal Trépanier a une formation en art et en gestion. Elle se qualifie elle-même de creative entrepreneur. Aussi, quand en 1999 elle arrive à la tête de SIM, une entreprise de Shawinigan qui offre des services de formation en santé et sécurité aux entreprises, devinez quoi ? Elle a... une idée.

Tout est parti d'un constat : elle s'est rendu compte qu'une même personne pouvait suivre plusieurs fois le même type de formation pour se conformer aux exigences de plusieurs donneurs d'ordres. Un peu absurde. «Les gars en avaient assez de passer leur vie en formation», raconte-t-elle en riant. Son idée : si les donneurs d'ordres s'entendaient sur des normes, il suffirait d'une seule formation. L'employé pourrait alors facilement travailler dans plusieurs usines.

Chantal réalise alors un pilote concluant dans quatre usines, puis décide de parcourir le Québec pour convaincre toutes les grandes entreprises, les Alcoa et Danone de ce monde, d'adopter des normes en matière de formation.

Résultat : aujourd'hui, son entreprise est un centre de formation en santé et sécurité majeur au Québec, mais surtout cette démarche lui a permis de mettre sur pied Cognibox, une plateforme informatique dans laquelle sont enregistrés 4 500 entreprises et 130 000 travailleurs. Cet outil permet aux donneurs d'ordres de sélectionner leurs sous-traitants et leurs fournisseurs selon certains critères liés à la santé et sécurité, aux compétences professionnelles, à la protection de l'environnement ou encore à la conformité réglementaire. Les entrepreneurs, quant à eux, sont cotés par les entreprises. S'ils font du bon boulot, ils ont une bonne note. Conclusion : pas le choix de rester au top pour être sélectionnés.

Voici ce que j'aime dans cette histoire qui rejoint notre manchette traitant de l'importance de bien choisir ses fournisseurs. Chantal aurait très bien pu prendre la tête de SIM et ne rien changer : soit donner vingt fois le même type de formation aux mêmes employés. Elle aurait probablement fait beaucoup d'argent. Mais non, elle a décidé de prendre le risque d'en offrir moins et de créer un système de maillage efficace. «Ça tire tout le monde vers le haut», résume-t-elle.

Et elle fait de l'argent, tout en étant un important employeur en Mauricie. SIM génère des revenus de près de 10 millions de dollars et emploie une centaine de personnes. Comme quoi, faire moins mais mieux, c'est aussi payant.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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