L'équipe

Publié le 07/12/2013 à 00:00

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Publié le 07/12/2013 à 00:00

L'idée lui est venue en lisant Titan, une biographie de John D. Rockefeller. Le célèbre industriel américain avait pour voisin son partenaire d'affaires, Henry M. Flagler. Tous les midis, les deux collègues rentraient déjeuner chez eux. C'était pratique, leurs résidences sur l'avenue Euclid à Cleveland se situaient à quelques minutes de marche du bureau. Une routine s'est installée. John et Henry faisaient le trajet ensemble : 30 minutes à l'aller, même chose au retour. Une heure précieuse. «Ces promenades, à l'abri des interruptions du bureau, nous permettaient de réfléchir, d'échanger et de planifier ensemble», raconte la biographie.

Serge Godin a été séduit par cette anecdote, qu'il m'a racontée. Il s'en est inspiré. Ainsi, tous les matins, le président exécutif du conseil de CGI fait une petite promenade avec Michael Roach, le président et chef de la direction du géant de l'informatique. Direction : le Sofitel, à l'heure du petit-déjeuner. Cette balade est une réelle réunion d'affaires, insiste Serge Godin.

La communion doit être parfaite. Les tâches bien séparées. «Je m'occupe de tout ce qui est développement des affaires, Mike est responsable des opérations», résume-t-il. L'humilité est un préalable. Michael Roach oeuvre dans l'ombre du fondateur Serge Godin, qui reste l'actionnaire de contrôle de CGI. C'est inévitable, les projecteurs seront toujours braqués sur lui. «C'est un peu injuste», lâche Serge Godin, pour qui Mike est «un ami personnel».

Mais Michael Roach a trouvé son erre d'aller. Mine de rien, cela fait déjà sept ans qu'il est à la barre de CGI. Et il tient parole. Cette année, malgré la tourmente entourant l'Obamacare, il a orchestré l'intégration de la britannique Logica, achetée en 2012. Un succès, selon les analystes. Résultat : CGI, c'est 68 000 employés dans 40 pays, des revenus de 10,1 G $, et un titre qui a bondi de 60 % depuis le début de l'année. C'est aussi une multinationale, établie au Québec, dont le succès repose sur un mode de communication très simple : deux dirigeants qui prennent le temps de se parler et de s'écouter tous les matins.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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