Quand Richard Branson se déguise pour recruter

Offert par Les Affaires


Édition du 28 Novembre 2015

Quand Richard Branson se déguise pour recruter

Offert par Les Affaires


Édition du 28 Novembre 2015

Il y en a qui l'ont vraiment, comme on dit. Je pense ici à Richard Branson, l'un des conférenciers vedettes du World Business Forum qui se tenait à New York, les 12 et 13 novembre. J'ai eu la chance d'assister à cette excellente conférence internationale sur le leadership, dont nous vous présentons cette semaine dans Les Affaires les meilleurs moments sous la plume de notre journaliste Diane Bérard.

D'abord, sur le plan du style. Richard Branson est l'archétype de la personne sympathique. Sourire aux lèvres, allure décontractée, regard allumé et présent, il semble toujours ému d'être sur une scène à raconter sa vie, ses projets fous et ses défis. Il a beau vivre dans le grand luxe, ça ne paraît pas.

Il a commencé par nous présenter une petite vidéo qui fait le tour de son empire Virgin. Tout était parfait. Des images aux mots, en passant par la petite musique qui monte en puissance juste au bon moment. Frissons garantis.

Puis, il y a l'histoire. Richard Branson n'est pas avare d'anecdotes en tout genre. Au contraire! Et ça fonctionne terriblement bien. En voici une. Il a relaté qu'il n'aime vraiment pas les CV lorsque vient le moment de recruter.

«Tu peux raconter n'importe quoi dans un CV!» dénonce-t-il.

Richard Branson préfère réclamer des vidéos pour bien cerner la personnalité des candidats.

Qui plus est, un jour, plutôt que de mener des entrevues traditionnelles, il a opté pour une autre stratégie. Il s'est déguisé - oui, oui vous avez bien lu - en chauffeur de taxi et il est allé lui-même chercher les candidats chez eux. C'est donc incognito qu'il a évalué ses passagers.

Si le candidat était respectueux envers le chauffeur, il le conduisait à son bureau pour une rencontre. Si le candidat lui démontrait plutôt de l'impolitesse ou encore une forme de snobisme, il le ramenait illico presto chez lui.Pas d'arrêt au bureau.

La candidature était immédiatement rejetée. Autrement dit, ce candidat ne passait pas la barre des valeurs de Sir Richard Branson. Petite histoire intéressante. Elle montre plusieurs choses. L'importance de recruter les bonnes personnes. Pas seulement en ce qui a trait à leurs compétences, mais aussi à leur attitude. Elle met également en lumière le leadership du dirigeant qui n'hésite pas à bousculer l'ordre des choses pour parvenir à ses fins. Une telle attitude imprègne toute une entreprise. Elle lui insuffle une identité, une culture, des valeurs bien à elle.

Des éléments qui vont la différencier d'une autre et faire en sorte que les gens voudront travailler et se défoncer pour elle; que les produits et les services seront excellents, car les employés seront ultradévoués; et que les clients achèteront ses produits ou ses services, car ceux-ci seront uniques. Finalement, c'est ainsi qu'une entreprise et une marque se construisent.

P.-S. Aucun candidat n'a reconnu Richard Branson au volant du taxi.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

Suivez Géraldine Martin sur Twitter @martingeraldine

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

La fin de ce blogue, une occasion de rebondir

Mis à jour le 06/03/2017 | Julien Brault

BLOGUE INVITÉ. Je pourrai découvrir de nouvelles occasions d'affaires. C'est ainsi que prospèrent les start-ups.