Prendre soin de notre mal-être pour éviter de déraper

Publié le 10/02/2021 à 08:00

Prendre soin de notre mal-être pour éviter de déraper

Publié le 10/02/2021 à 08:00

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. En ces temps où nos habitudes, croyances, émotions et notre ego sont bousculés depuis plusieurs mois, j’entends et je constate de plus en plus d’écarts de conduite en matière de civilité et de manifestations de violence verbale et physique. 

Cette détresse psychologique est intimement liée à notre sentiment d’impuissance face à cette réalité qui est la nôtre. Nous n’avons pas choisi ces nombreux changements qui affectent nos vies personnelles et professionnelles et nous n'avons pratiquement pas de données pour nous aider à planifier la suite. 

Ce constat amplifie notre mal-être face à nous-mêmes et face à ceux qui se fient à nous pour avoir des réponses à leurs propres incertitudes et mal-être, comme nos enfants, conjoints, familles, amis, employés, collègues et patrons.

Résultat: à un certain moment, malgré toute notre bonne volonté d’être résilient, on craque… et les pensées qui bouillonnent à l’intérieur de nous depuis plusieurs mois se transposent en mots et en actions non souhaitables. 

Tous ces déversements de paroles et de gestes remplis de charge émotionnelle intense ne sont pas sans conséquence dans une société qui s’est dotée de politiques de tolérance zéro pour nous protéger des écarts en matière de harcèlement et d’incivilité. 

Nous sommes donc face à un enjeu qui mérite d’être analysé depuis sa source: comment prendre soin de notre mal-être et augmenter notre tolérance à l’incertitude?

Sachant que ce à quoi nous résistons persiste et prend de l’ampleur, la meilleure façon d’enlever du pouvoir à notre mal-être qui provient souvent de nos peurs est de les transcender en y faisant face. 

L’incertitude est le contraire de ce que l’être humain aime. Une dose d’imprévisibilité peut parfois être tolérée, mais la plupart du temps, l’incertitude réveille nos peurs les plus profondes.

 

Comment vaincre notre mal-être ?

En lui donnant le droit d’exister dans notre vie plutôt que de le nier pour se faire croire que l’on est fort, et que rien ne nous atteint. Au contraire, être fort et résilient implique d’accepter d’être vulnérable face à nous-mêmes. Cet exercice demande de prendre le temps de reconnaître, d’accepter et d’assumer nos zones d’ombres et de lumière avec bienveillance et compassion envers nous-mêmes…

Voici comment prendre soin de nos peurs, souvent la source de notre mal-être et de notre intolérance à l’incertitude ;

 

  • Valider nos peurs (les ressentir) pour ensuite comprendre d’où elles viennent et leur donner une importance relative ; 
  • Les exprimer, soit par écrit à nous-mêmes ou à des gens de confiance, qui nous offriront leur écoute (sans nous donner de satanés conseils) ;
  • Prendre conscience de la manière par laquelle ces peurs nous freinent et contribuent à notre mal-être et des actions qui nous permettront de les vaincre ;
  • Nous raconter de nouvelles histoires qui sont différentes des histoires que notre hamster nous raconte depuis toutes ces années. Recadrer notre perspective avec de nouveaux mots, des nouvelles histoires pour faire évoluer notre perception du monde et de chacune des situations par lesquelles nos peurs se manifestent ;
  • Aimer… l’amour est l’antidote par excellence de la peur. La peur et l’amour ne peuvent pas cohabiter au même instant. On ne peut pas vivre les deux sentiments en même temps. Donc, plus on offre de l’amour, moins on donne de l’espace à nos peurs pour contaminer notre bien-être.

 

Pour plusieurs, cet exercice qui implique de s’aimer suffisamment pour accepter ses zones d’ombre et ses peurs est très difficile. Ils choisissent donc inconsciemment de résister et de se battre contre en faisant comme si ce mal-être n’existait pas. Comme mentionné plus tôt, ce à quoi on résiste persiste.

Après presque un an à résister, ça éclate, avec tous les impacts directs et indirects sur soi et sur les autres. La séquence parfaite pour nous ramener à la case départ, en étant encore plus écorchés....

Pour aider à s’harmoniser avec le concept de l’incertitude, voici une analogie que je trouve intéressante. Tous les jours, notre corps physique fait face à l’incertitude. En effet, vos muscles ne savent pas quand vous allez vous lever, mais ils obtempèrent lorsque vous les sollicitez. Votre système digestif ne sait pas ce que vous allez manger. Il s’adapte autant à votre jus vert qu’à votre pizza. Votre peau ne sait pas ce à quoi vous allez l’exposer et elle vous protège des intempéries. Sans relâche, votre corps danse avec l’incertitude.

C’est donc notre mental qui résiste à l’incertitude. Pourtant, tous les jours des milliers de choses changent en nous et autour de nous. Notre impression de stabilité est donc une illusion créée par nous pour rassurer nos peurs et éviter un sentiment de mal-être… La bonne nouvelle est que vous avez donc le pouvoir de déconstruire cette illusion qui crée votre mal-être actuel. 

Nous avons tous avantage à apprendre à faire face à notre mal-être et à l’incertitude pour être mieux avec nous et les autres en ces temps qui nous amènerons encore plusieurs transformations sachant que la seule constante de la science est le changement. 

Nous pourrons ainsi être encore plus alertes aux opportunités qui se présenteront à nous, une fois que le brouillard émotionnel sera dissipé. 

 

À propos de ce blogue

Vous faites face à des défis complexes ? Geneviève Desautels dévoile ici des cas réels auxquels des dirigeants ont été exposés. Et puisqu’il y a toujours une solution, la saine distance et l’expertise de la consultante, coach certifiée, présidente d'Amplio Stratégies, illuxi et Examen Dux, éclaireront votre prise de décision.

Geneviève Desautels

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